"Mon dromadaire m'a volé mon canapé" : les péripéties des nouveaux propriétaires
Julien Roussignol, éleveur passionné, se souvient de la première fois qu'il a vu des dromadaires : "J'étais resté bouche bée en les voyant et je me suis dit 'un jour, j'en aurais'". Quelques années plus tard, son rêve est devenu réalité, et il n'est pas le seul à être tombé sous le charme de ces grands mammifères à bosse.
Christine Séné, propriétaire d'une ferme pédagogique, a également craqué pour ces animaux atypiques pendant le Covid. "J'adore les chevaux de base, j'ai rencontré quelqu'un qui avait des dromadaires et ça m'a donné envie. C'est tellement attachant, ça a une bouille et une aura qui m'a immédiatement séduite !"
Des animaux plus affectueux qu'on ne le pense
Loin de l'image de l'animal sauvage et distant, le dromadaire se révèle être un compagnon affectueux et joueur. "C'est très câlin, on a envie de leur faire des bisous", confie Julien Roussignol.
"On peut même mettre un bout de pain dans notre bouche et ils viennent le prendre délicatement, sans nous toucher."
Christine Séné abonde dans ce sens : "Ma chamelle Esmeralda est une vraie boute-en-train. Elle adore jouer à cache-cache avec les visiteurs de la ferme, et elle ne manque jamais une occasion de réclamer des caresses."
Un animal qui s'adapte à tous les climats (ou presque)
Contrairement aux idées reçues, le dromadaire n'est pas uniquement un animal des déserts chauds. "On s'imagine que l'animal est dans des oasis en liberté, mais pas du tout", explique Olivier Philipponneau, fondateur de la Fédération française des chameaux. "Il a toujours été domestique depuis l'Antiquité. Les Gaulois les utilisaient dans leurs vignes pour tracter, mais aussi en mets pour se nourrir."
Cependant, il y a un climat que le dromadaire n'apprécie guère : la pluie. "En Normandie, on veille à les mettre à l'abri lors des temps pluvieux", précise Julien Roussignol. "On leur aménage aussi des espaces avec du sable et des cailloux pour garder leurs pieds au sec, et on applique un produit hydratant sous leurs voûtes plantaires."
L'année 2024, celle de tous les records pour les camélidés
L'ONU a déclaré 2024 "année des camélidés", une initiative qui vise à faire connaître ces animaux souvent méconnus ou sujets à des préjugés. Une décision qui tombe à pic, puisque la France compte désormais entre 1 500 et 2 000 dromadaires et chameaux sur son territoire, selon la Fédération française des chameaux.
"Depuis quelques années, une autorisation existe sur le développement du lait de chamelle, ce qui crée un dynamisme des demandes", explique Olivier Philipponneau. De quoi susciter des vocations chez les éleveurs en herbe !
Adopter un dromadaire, mode d'emploi
Si vous êtes tenté par l'adoption d'un dromadaire, sachez qu'il vous en coûtera environ 4 000 euros. Mais pas besoin de permis spécifique : il vous faudra surtout un grand terrain, de la patience, et beaucoup d'amour à donner.
"On verra dans quelques mois, on va prendre le temps d'y penser", s'amuse Julien Roussignol lorsque Christine Séné lui fait part de son envie d'adopter le bébé dromadaire né dans sa ferme. Une chose est sûre : le dromadaire n'a pas fini de faire parler de lui !