Boxe JO 2024: Pourquoi cette italienne a dû combattre un algérien ?

JO 2024 : L'abandon de l'Italienne Angela Carini face à l'Algérienne Imane Khelif crée la polémique

Les Jeux olympiques de Paris 2024 viennent de connaître leur première grande controverse. Jeudi, lors du 8e de finale de boxe féminine des -66kg, l'Italienne Angela Carini a jeté l'éponge au bout de 40 secondes face à l'Algérienne Imane Khelif, suscitant l'incompréhension.

L'Algérienne écartée des Mondiaux pour "hyperandrogénie"

Imane Khelif était déjà au cœur d'une polémique avant même le début des JO. En mars 2023, elle avait été interdite de combattre lors des championnats du monde en Inde par la fédération internationale de boxe (IBA) après avoir échoué à un test sur les taux de testostérone. L'Algérienne présenterait en effet des taux anormalement élevés, un phénomène appelé "hyperandrogénie" qui lui confèrerait un avantage physique sur ses adversaires.

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Cependant, l'athlète de 23 ans a été autorisée à s'aligner aux Jeux olympiques car elle remplit les critères d'éligibilité édictés par le CIO, moins stricts que ceux de l'IBA sur la question des athlètes intersexes. Une situation qui a suscité la colère dans le clan italien.

Les larmes de Carini, le courroux italien

Sous les yeux médusés du public de l'Arena de Paris-Nord, Angela Carini, 26 ans, s'est effondrée en larmes moins d'une minute après le début du combat, épuisée par la pression médiatique et les critiques subies avant le match. "Je ne suis personne pour juger. Si elle est là, c'est qu'il y a une raison", a-t-elle lâché au micro, le visage en pleurs.

Son abandon a provoqué l'ire de la classe politique italienne. La Première ministre Giorgia Meloni a dénoncé "un combat déloyal" et son bras droit Matteo Salvini a fustigé la décision du CIO, assimilant Khelif à une "boxeuse trans". Des propos fermement rejetés par le camp algérien qui dénonce une campagne de dénigrement "raciste" à l'encontre de leur championne.

Le CIO se défend, la polémique enfle

Face au tollé, le porte-parole du CIO a tenu à clarifier la situation: "Ce sont des femmes dans leurs sports, le test de testostérone n'est pas parfait. Elles respectent les règles d'éligibilité". Pas sûr que cela suffise à apaiser la controverse alors que de grands noms du sport, comme Martina Navratilova, montent aussi au créneau pour dénoncer un "combat inéquitable".

En attendant, Imane Khelif, qui rêve de devenir la première boxeuse algérienne sacrée championne olympique, semble imperméable à la tempête médiatique. "Ces polémiques lui donnent de la force", assure son entraîneur. La suite du tournoi s'annonce électrique.