Cancer du poumon : pourquoi tous les fumeurs n'y sont pas condamnés
Le tabagisme est responsable de 80 à 90% des cancers du poumon. Pourtant, une étude australienne révèle que seulement un fumeur sur 7 développera cette maladie au cours de sa vie. Pourquoi certains y échappent-ils ? La réponse se trouve dans un savant mélange de facteurs génétiques et environnementaux qui modulent le risque individuel.
Des systèmes de réparation de l'ADN plus efficaces
La fumée de cigarette contient des substances cancérigènes qui endommagent notre ADN. Heureusement, nos cellules sont équipées de systèmes sophistiqués capables de détecter et réparer ces lésions. Certains individus disposeraient de mécanismes de réparation plus performants, leur permettant de limiter l'accumulation de mutations potentiellement cancéreuses.
Une meilleure détoxification des substances nocives
Notre corps est également doté d'enzymes spécialisées dans la neutralisation et l'élimination des toxiques présents dans la fumée de tabac. Des variations génétiques touchant ces enzymes pourraient expliquer pourquoi certains fumeurs sont moins sensibles aux effets délétères du tabac.
Des prédispositions génétiques variables
Grâce aux progrès de la génomique, les chercheurs ont pu identifier certaines variations génétiques, appelées polymorphismes nucléotidiques (SNPs), associées à un risque accru de cancer du poumon chez les fumeurs. Des scores combinant plusieurs de ces marqueurs permettent d'évaluer la susceptibilité génétique individuelle, même si leur utilisation en dépistage reste encore limitée.
L'influence de l'environnement et du mode de vie
Au-delà des gènes, de nombreux facteurs environnementaux modulent le risque de cancer du poumon. L'exposition professionnelle à certains toxiques (amiante, métaux lourds...), la pollution atmosphérique, mais aussi l'alimentation et l'activité physique jouent un rôle non négligeable. Adopter un mode de vie sain pourrait aider à contrebalancer les effets néfastes du tabac.
Des pistes pour mieux cibler la prévention
Mieux comprendre pourquoi certains fumeurs sont plus à risque que d'autres ouvre des perspectives intéressantes en termes de prévention. À l'avenir, des scores intégrant plusieurs biomarqueurs pourraient permettre de repérer les grands fumeurs les plus susceptibles de développer un cancer, afin de leur proposer un suivi personnalisé.
Malgré tout, n'oublions pas que le tabac reste le principal facteur évitable de cancer du poumon et de nombreuses autres maladies. La meilleure façon de réduire son risque reste donc d'arrêter de fumer le plus tôt possible, quel que soit son profil génétique. Chaque cigarette non fumée est une victoire pour la santé !