Comment les Japonais évitent l'obésité malgré le riz à chaque repas

Le Japon est souvent cité en exemple pour la longévité et la minceur de ses habitants, malgré une consommation importante de riz à chaque repas. Alors que de nombreux régimes occidentaux diabolisent les féculents, les Japonais semblent avoir trouvé la recette pour concilier riz et silhouette svelte. 

Comment font-ils ? Les observations d'un expatrié américain ayant vécu un an dans une ferme japonaise nous éclairent sur les secrets de leur alimentation et de leur mode de vie.

Premièrement, la portion de riz servie au Japon est nettement plus raisonnable que ce que l'on pourrait imaginer. Un bol de riz japonais classique contient environ 140 grammes de riz, soit à peu près 200 calories. 

Les en-cas populaires à base de riz, comme les onigiri (boulettes de riz fourrées), ne dépassent pas non plus les 175 calories pièce. 

Cette maîtrise des quantités, associée à la consommation fréquente de soupes brûle-graisse comme la soupe miso ou le bouillon clair, permet de limiter efficacement l'apport calorique global. En effet, une étude a montré que consommer une soupe en début de repas permettait de réduire les calories ingérées de 20%.

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Deuxièmement, le grignotage et la malbouffe sont des pratiques très marginales au Japon. Pendant son séjour, notre expatrié n'a jamais observé personne grignoter entre les repas. Manger en marchant ou en public est d'ailleurs considéré comme impoli. 

Un contraste saisissant avec les habitudes alimentaires françaises, où 20% du budget alimentaire des ménages est consacré à la malbouffe, et où les sodas représentent à eux seuls 7 à 9% des dépenses.

Un mode de vie actif et une culture de la modération

Au-delà de l'alimentation, le mode de vie japonais contribue activement au maintien d'un poids santé. Les déplacements à pied ou à vélo sont la norme, favorisant ainsi une dépense calorique régulière. 

Même les gestes du quotidien, comme s'asseoir sur un tatami, sollicitent davantage les muscles que le fait de se vautrer dans un canapé. Dans la maison traditionnelle où vivait notre expatrié, les chaises et les fauteuils étaient d'ailleurs absents, limitant de fait la sédentarité.

Enfin, la culture japonaise accorde une grande importance à la reconnaissance envers la nourriture et à la lutte contre le gaspillage. Dès leur plus jeune âge, les Japonais apprennent à finir leur assiette jusqu'au dernier grain de riz et à ne pas demander plus que ce qu'ils peuvent manger. 

Laisser de la nourriture dans son bol ou réclamer une deuxième portion sans pouvoir la terminer est très mal perçu. La gourmandise n'est pas considérée comme un péché, mais plutôt comme un manque de savoir-vivre et de modération.

Résultat de ces habitudes vertueuses : malgré une occidentalisation croissante de leur alimentation, les Japonais restent les plus minces des pays développés. Seuls 3,6% d'entre eux souffrent d'obésité, contre 32% des Français. 

Le riz n'est donc clairement pas l'ennemi de la ligne, contrairement aux idées reçues. C'est bien la combinaison de choix alimentaires équilibrés, de portions contrôlées, d'activité physique régulière et d'une culture de la modération qui permet aux Japonais de conserver un poids santé. Une approche globale et durable, bien loin des régimes restrictifs prônés par l'industrie diététique occidentale, et dont nous aurions sans doute beaucoup à apprendre.