Curcuma naturel vs curcuma de labo : une naturopathe brise les mythes

Le curcuma en poudre, celui qu'on utilise traditionnellement en Asie depuis des siècles, serait inefficace comparé aux nouvelles formes « optimisées ». Vraiment ? Je ne suis pas d'accord. Voici pourquoi, selon mon expérience de naturopathe.

Mon expérience de terrain vaut bien toutes les méta-analyses

Depuis des années, je conseille du curcuma en poudre à mes patients souffrant d'inflammation chronique. Résultat : ça fonctionne, de manière constante et prévisible. Exemple chez moi : en cas de migraine, une cure de grande camomille et de curcuma, et le tour est joué !

Alors quand j'entends certains affirmer que cette forme « ne marche pas », sur la base de telle ou telle étude, ça me fait doucement rigoler. Qui va parler de l'expérience des praticiens ? En médecine ayurvédique, ils utilisent le curcuma en poudre depuis bien avant l'an zéro. Allez donc leur dire que « ça ne marche pas » !

Je ne dis pas qu'il faut rejeter la science. Je m'en sers tous les jours, elle m'a apporté de nombreuses pépites. Mais quand elle contredit ce que j'observe sur le terrain, je choisis le concret et le tangible. Sinon, on part dans des débats d'école stériles.

Le curcuma, ce n'est pas que les curcuminoïdes !

Autre erreur fréquente : réduire le curcuma à ses fameux curcuminoïdes (curcumine, desmethoxycurcumine...). Oui, ce sont des composés actifs... parmi tant d'autres ! Le rhizome contient aussi :

  • De la turmérone, aux propriétés anti-inflammatoires et neuroprotectrices
  • Des polysaccharides immunostimulants
  • De l'ar-turmérone, un anticoagulant naturel
  • Des huiles essentielles antibactériennes et digestives
  • Et bien d'autres substances qu'on ne connaît pas encore !

Bref, réduire le curcuma aux curcuminoïdes, c'est passer à côté de toute sa complexité et de son effet synergique. Comme le dit si bien le Dr Jean Valnet, « la plante totale possède une action plus globale et plus douce ».

« Si ça marche, c'est l'effet placebo ! » Vraiment ?

L'argument classique des détracteurs du curcuma naturel : si vous pensez que ça fonctionne, c'est dans votre tête ! Sauf que :

Vidéo du jour
  1. L'effet placebo existe pour TOUT, y compris pour les formes « optimisées ». Étrangement, on l'oublie dans ce cas...
  2. Un praticien expérimenté sait faire la différence entre un outil fiable et une vitamine « tic-tac ». Le curcuma en poudre, chez moi, il fait ses preuves au quotidien.

Donc oui, l'effet placebo joue sûrement. Mais pas plus qu'avec les nouvelles formules, soyons logiques ! Et quand un remède marche de façon constante sur des centaines de patients, je fais confiance à mon expérience.

Le poivre, responsable d'une porosité intestinale ?

On entend souvent que le poivre (et sa fameuse pipérine), en améliorant l'absorption du curcuma, créerait une hyperperméabilité intestinale, avec tous les maux associés (allergies, maladies auto-immunes...). Mais en réalité :

  • La pipérine provoque une irritation passagère et légère, pas une inflammation chronique
  • Dans les pathologies comme la polyarthrite rhumatoïde, le curcuma + gingembre + poivre SOULAGE, malgré l'intestin souvent déjà fragilisé !
  • En cas d'intestin très sensible, on peut utiliser le curcuma SEUL : il agira par contact pour réparer la muqueuse, sans besoin d'absorption !

Donc prudence avec cet argument : si le mélange curcuma-poivre créait une vraie hyperperméabilité, nous praticiens l'aurions constaté depuis longtemps sur nos patients inflammatoires chroniques !

Les formes « optimisées », meilleures ou juste plus pratiques ?

Dernier point : on nous vante les formes « biooptimisées » (liposomales, nanoparticules, BCM-95...) comme étant plus efficaces et mieux dosées. Mais quand on regarde de près :

  • Ces formules concentrées à 95% de curcuminoïdes utilisent entre 9 et 15g de curcuma par jour... soit bien plus que les doses traditionnelles efficaces !
  • Elles coûtent souvent 2x plus cher que la poudre classique (qui revient à environ 0,47€/jour, excipients naturels compris)

Donc oui, ces formes sont très pratiques, j'en conviens. Je les conseille d'ailleurs régulièrement à mes patients pressés. Mais de là à dire qu'elles sont plus efficaces ou mieux dosées... J'ai un gros doute !

Nos réponses à vos questions sur l'efficacité du curcuma

Quelle est la dose recommandée de curcuma en poudre ?

Les études suggèrent une dose quotidienne de 3 à 6g pour un effet anti-inflammatoire optimal. Personnellement, je conseille 4 à 8g par jour, à adapter selon le poids et la sensibilité de chacun. À prendre en 2 ou 3 fois, avant les repas.

Comment optimiser l'absorption du curcuma ?

Trois astuces simples : le consommer avec un corps gras (huile, lait de coco...), y ajouter du poivre noir, et/ou le faire légèrement chauffer (dans un lait doré par exemple). Mais même nature, il agira !

Curcuma et risque d'hyperperméabilité intestinale : mythe ou réalité ?

Le curcuma seul n'augmente pas la perméabilité, au contraire il répare la muqueuse. Le poivre peut légèrement irriter un intestin très sensible, mais cela reste bénin et ponctuel dans la plupart des cas.

Peut-on combiner poudre et formules « optimisées » ?

Tout à fait, les deux sont complémentaires ! La poudre pour un effet « corps entier » au quotidien, les formules pour un effet ciblé ou en cas de besoin supérieur (douleurs intenses, maladies inflammatoires...). Demandez l'avis de votre praticien.

En résumé, ne tombez pas dans le piège du « tout nouveau, tout mieux » ! Le curcuma en poudre, aussi ancien soit-il, a fait ses preuves depuis des siècles en médecine traditionnelle et aujourd'hui encore en naturopathie. Les formules « optimisées » ont certes leur intérêt, mais elles ne remplacent en rien la bonne vieille poudre dorée !

Alors la prochaine fois qu'on vous dira « le curcuma naturel ne marche pas », ayez un petit sourire en repensant à ces arguments de bon sens. Et continuez à saupoudrer ce super-aliment dans vos plats, votre corps vous remerciera !