Emily se balade depuis 4 ans à Paris mais n'a jamais croisé un seul arabe !

Une héroïne dans un Paris fantasmé... et blanchissant

Imaginez-vous débarquer à Paris. Vous flânez sur les quais de Seine, croquez dans un croissant encore chaud, admirez la tour Eiffel qui scintille au loin. Mais quelque chose cloche. Où sont passés les vendeurs de kebabs ? Les femmes voilées ? Les drapeaux algériens aux fenêtres ? Bienvenue dans le Paris d'Emily, un univers parallèle où la diversité culturelle semble avoir mystérieusement disparu.

Depuis 4 ans, la série Netflix "Emily in Paris" nous offre une vision idyllique (certains diraient aseptisée) de la capitale française. Notre héroïne américaine y vit des aventures palpitantes, entre rendez-vous galants et réunions marketing. Mais un détail a échappé à Emily... et aux scénaristes : les Arabes. Oui, vous avez bien lu. En 4 saisons, pas l'ombre d'un personnage arabe à l'horizon. Un exploit digne d'un tour de magie, quand on sait que la communauté maghrébine représente près de 10% de la population parisienne !

Le grand escamotage : 4 saisons sans un seul Arabe

Faisons les comptes. En 40 épisodes, Emily a :

  • Dégusté 127 croissants
  • Porté 89 tenues haute-couture improbables
  • Visité 34 lieux emblématiques de Paris
  • Eu 12 histoires d'amour compliquées
  • Croisé exactement 0 personnage arabe

Un score parfait qui ferait pâlir d'envie n'importe quel politicien d'extrême-droite. Mais comment expliquer ce tour de force statistique ? Les créateurs de la série auraient-ils inventé une machine à remonter le temps, nous ramenant dans un Paris pré-immigration ? Ou peut-être Emily souffre-t-elle d'une forme rare de daltonisme culturel, ne voyant que les Parisiens "de souche" ?

Paris sans kebab n'est pas Paris

Soyons honnêtes, un Paris sans sa diversité culturelle, c'est comme un couscous sans semoule : fade et peu crédible. Où sont passés les odeurs épicées des restaurants nord-africains ? Les conversations animées en arabe dans le métro ? Les boutiques colorées de Barbès ?

Vidéo du jour

Emily semble évoluer dans une bulle hermétique, un Paris de carte postale figé dans les années 50. Elle n'a jamais :

  • Savouré un délicieux shawarma à 3h du matin
  • Découvert les trésors cachés du marché de Belleville
  • Dansé sur du raï lors d'un mariage franco-algérien
  • Participé aux festivités de l'Aïd avec ses voisins

Autant d'expériences qui font le sel (et le cumin) de la vraie vie parisienne, et qu'Emily manque cruellement.

Une diversité à géométrie variable

Attention, "Emily in Paris" n'est pas totalement hermétique à la diversité. La série fait des efforts... à sa manière. On y croise :

  • Un homosexuel flamboyant (cliché, mais présent)
  • Une Chinoise ultra-stéréotypée (merci pour l'effort)
  • Un Britannique sarcastique (parce que la diversité, c'est aussi les anglophones)

Mais des Arabes ? Nada. Niet. Nothing. Comme si la communauté maghrébine s'était volatilisée, aspirée par un trou noir culturel entre le 18ème et le 19ème arrondissement.

Les théories du complot s'affolent

Face à cette absence criante, les théories les plus folles circulent :

  • "Les scénaristes ont une phobie des consonnes"
  • "Netflix a passé un accord secret avec le Front National"
  • "Emily est en réalité dans le coma et rêve d'un Paris fantasmé"
  • "La série se déroule dans un univers parallèle où l'Algérie n'a jamais existé"

La vérité est probablement plus prosaïque : les créateurs de la série, dans leur quête d'un Paris de carte postale, ont tout simplement "oublié" une partie de sa population. Un oubli qui en dit long sur les préjugés et les angles morts de l'industrie du divertissement.

Et si on réécrivait le scénario ?

Imaginons un instant une "Emily in Paris" version réalité augmentée. Notre héroïne pourrait :

  • Tomber amoureuse d'un beau Franco-Algérien du 93
  • Découvrir les joies du couscous du vendredi chez sa voisine tunisienne
  • Apprendre à rouler son "r" en prenant des cours d'arabe
  • Négocier âprement sur un marché aux puces avec un vendeur marocain

Non seulement la série y gagnerait en authenticité, mais elle offrirait aussi un portrait bien plus riche et passionnant de la vie parisienne.

Le mot de la fin

"Emily in Paris" nous offre une vision de la capitale française aussi réaliste qu'un béret sur la tour Eiffel. En escamotant toute une partie de la population parisienne, la série passe à côté de ce qui fait le charme et la richesse de cette ville : sa diversité.

Alors, chers scénaristes, un conseil pour la saison 5 : sortez un peu des sentiers battus, aventurez-vous du côté de la Goutte d'Or ou de Barbès. Vous y découvrirez un Paris vivant, métissé, et infiniment plus intéressant que votre vision aseptisée. Et qui sait ? Peut-être qu'Emily y trouvera enfin l'inspiration pour une campagne marketing vraiment originale !