Grèves du 4 avril 2024 : transports, social, petite enfance... La France paralysée par la contestation
Ce jeudi 4 avril 2024, la France est secouée par une série de mouvements de grève touchant plusieurs secteurs clés, notamment les transports, le secteur social et médico-social, ainsi que la petite enfance. Les syndicats appellent à une mobilisation massive pour défendre les droits des travailleurs et exiger de meilleures conditions de travail.
Grève dans les transports : les syndicats protestent contre une proposition de loi
Dans le secteur des transports, le SPAF (Syndicat des pilotes d'Air France) avait initialement lancé un appel à la grève pour les 15 et 16 avril, en période de vacances scolaires, pour protester contre une proposition de loi visant à limiter le droit de grève. Cependant, suite à l'exclusion du secteur aérien de ce texte, le SPAF a finalement annulé son préavis de grève.
Malgré cela, la CGT de la RATP maintient son appel à la mobilisation ce jeudi 4 avril. Néanmoins, la RATP a annoncé un trafic "normal" sur son réseau, rassurant ainsi les usagers des transports en commun franciliens.
Mobilisation dans les secteurs social, médico-social et de la petite enfance
Les syndicats CGT, SUD, FSU, FO, CFTC et UNSA appellent à une journée de grève et de manifestation dans les secteurs du social, du médico-social et de la petite enfance. Ils dénoncent la fragilisation de ces secteurs suite à la crise sanitaire et demandent une reconnaissance salariale pour tous les travailleurs n'ayant pas bénéficié du Ségur de la santé.
Les revendications portent également sur l'amélioration des conditions de travail et la revalorisation des salaires, notamment dans la branche associative sanitaire et sociale où les rémunérations sont jugées insuffisantes. Les syndicats pointent du doigt la perte de sens au travail et le manque de moyens, qui pénalisent à la fois les professionnels et les usagers.
Limitation du droit de grève dans les transports : un débat controversé au Sénat
Parallèlement, le Sénat a adopté en commission un texte visant à limiter le droit de grève dans le domaine des transports, en sanctuarisant 30 journées dans l'année lors de moments clés comme les départs en vacances. Cette proposition de loi, portée par le centriste Hervé Marseille, suscite l'indignation des syndicats et de la gauche, qui la jugent inconstitutionnelle et craignent une escalade des conflits sociaux.
Les défenseurs du texte, comme le sénateur LR Philippe Tabarot, dénoncent quant à eux un "détournement" du droit de grève et souhaitent encadrer les préavis "dormants" sur de longues durées. Le débat promet d'être animé lors de l'examen du texte dans l'hémicycle du Sénat mardi prochain.
Un mouvement social qui s'inscrit dans la durée
Enfin, localement, le mouvement de grève des conducteurs de bus de Lisieux (Calvados) se poursuit ce jeudi 4 avril, perturbant une grande partie du réseau Astrobus. Dénonçant la dégradation de leurs conditions de travail et la perte de certains avantages depuis le changement d'opérateur en septembre 2023, les grévistes ont reconduit leur mouvement suite à l'échec des négociations avec la direction.
Cette journée du 4 avril 2024 illustre la détermination des syndicats à défendre les acquis sociaux et à obtenir des avancées pour les travailleurs, dans un contexte économique et social tendu. Les négociations avec le gouvernement et le patronat s'annoncent cruciales pour éviter une escalade des conflits et trouver des solutions durables aux revendications exprimées.