J'ai testé la méthode pour apprivoiser sa faim sans frustration : voici ce que ça a changé

Qui n'a jamais lutté contre des fringales irrépressibles, ouvert le frigo par ennui ou frustration plutôt que par réelle faim ? Si ces comportements sont occasionnels, pas d'inquiétude. Mais s'ils deviennent chroniques, gare aux kilos superflus et à la relation dégradée avec la nourriture. La solution ? Réapprendre à écouter les signaux de faim et satiété envoyés par notre corps. C'est ce que propose la méthode d'Alimentation Intuitive, que j'ai testée pendant 1 mois.

Faim physiologique, émotionnelle, ennui : comment faire la différence ?

La faim est une sensation naturelle et nécessaire, qui nous indique que notre corps a besoin d'énergie. Chez le nourrisson, elle est instantanément comblée par un biberon ou une tétée, sans notion de frustration ou de culpabilité. Mais en grandissant, nos repères alimentaires se brouillent, parasités par nos émotions et injonctions mentales.

La vraie faim, celle de l'estomac, a souvent laissé place à de "fausses" faims :

  • La faim "émotionnelle" : on mange pour gérer une émotion désagréable (stress, tristesse, solitude...), par réconfort
  • La faim "sensorielle" : l'odeur du pain chaud, la vue d'un beau gâteau... Nos sens stimulent l'appétit même quand on n'a pas faim
  • La faim "ennui" : on ouvre le frigo par habitude dès qu'on a un creux à combler dans son emploi du temps
  • La faim "injonction" : il est midi donc je dois manger, même sans appétit. Ou au contraire, je n'ai pas le droit de manger maintenant

Résultat : on ne sait plus différencier la faim physiologique des autres signaux, mangeant souvent trop ou au mauvais moment. D'où l'importance de se reconnecter avec son corps et ses sensations !

Vidéo du jour

La méthode en 3 étapes de la nutritionniste Camille pour retrouver un appétit équilibré

Camille, nutritionniste spécialiste de l'Alimentation Intuitive, propose un protocole en 3 étapes pour réapprendre à écouter sa faim :

  1. Identifier ce qui nous pousse à manger : avant d'ouvrir le frigo, on s'interroge : ai-je vraiment un creux au ventre (la vraie faim) ? Ou est-ce une émotion, une habitude, un aliment qui me fait envie ? Si la faim n'est pas physiologique, on cherche une réponse adaptée (sortir, appeler un ami, se relaxer...) plutôt que de manger.
  2. Évaluer son niveau de faim : Camille propose une échelle de 1 (pas faim du tout) à 10 (affamé) pour objectiver la sensation avant de manger. L'idéal est de se nourrir quand on est entre 3 (faim naissante) et 7 (faim confirmée), pour éviter les grignotages ou la surcompensation.
  3. Manger en pleine conscience : une fois à table, on se concentre sur ses sensations pendant le repas. En mâchant lentement, en profitant des saveurs et textures des aliments... Jusqu'à ressentir les signes de satiété : la faim qui disparaît, l'estomac confortablement rempli. On s'arrête de manger à ce moment-là, même s'il reste de la nourriture dans l'assiette.

Mon expérience : ce que ce mois d'Alimentation Intuitive m'a appris

J'ai appliqué cette méthode pendant 30 jours et le premier constat est que ce n'est pas toujours facile ! Cela demande de déconstruire des années de restriction, d'émotions refoulées, de déconnexion avec son corps. Les premières fois, attendre la faim m'a paru interminable et stressant. Manger en pleine conscience, sans distractions, m'a presque ennuyée. Mais rapidement, de belles choses se sont produites :

  • J'ai redécouvert des sensations de faim et satiété claires, qui ne m'angoissent plus. Je fais confiance à mon corps pour réclamer ce dont il a besoin
  • J'ai pris conscience que mes envies de sucre étaient souvent liées au stress ou à la fatigue. En agissant sur ces causes, les fringales ont disparu
  • Je me suis autorisée des aliments "interdits" quand j'en avais vraiment envie, savourant chaque bouchée. Résultat : je n'ai plus besoin d'en manger à outrance
  • J'ai dédramatisé certaines prises alimentaires, en me disant que la faim reviendra de toute façon quelques heures plus tard
  • J'ai lâché prise sur la quantité d'aliments, faisant confiance à mon corps pour réguler de lui-même les excès ou les manques sur la journée

Bref, même s'il me reste du chemin à parcourir, je me sens aujourd'hui beaucoup plus sereine et confiante dans ma capacité à nourrir mon corps de façon juste et bienveillante. Un constat d'autant plus précieux que manger sainement et avec plaisir est mon métier ! Alors oui, apprendre à apprivoiser sa faim, ça demande de la patience... Mais ça vaut tellement le coup d'essayer.

Nos réponses à vos questions sur comment apprivoiser votre faim sereinement

Peut-on réellement se fier à ses sensations de faim et satiété ?

Oui, notre corps sait naturellement réguler ses besoins énergétiques... à condition qu'on ne le bride pas avec des régimes restrictifs ou une alimentation déséquilibrée qui dérèglent ses signaux. En réapprenant à l'écouter et en lui faisant confiance, manger en fonction de sa faim redevient un processus intuitif et fiable.

Comment gérer les fringales quand on essaie d'écouter sa faim ?

Quand une fringale survient, demandez-vous d'abord si c'est une faim physiologique (ventre qui gargouille) ou plutôt une émotion, un manque, une tentation. Dans le premier cas, mangez sans culpabilité un en-cas rassasiant (fruits, oléagineux, yaourt...). Dans le second, essayez de répondre au réel besoin sous-jacent : sortir, vous relaxer, passer un coup de fil à un proche... La fringale disparaîtra d'elle-même !

Et si on a toujours faim même après un repas ?

Normal d'avoir encore un peu faim après un repas, surtout au début : il faut 20 minutes au cerveau pour recevoir les signaux de satiété. Mais si c'est récurrent, demandez-vous si vos repas sont assez consistants et équilibrés (protéines, fibres, bons gras...). Augmentez un peu les quantités et observez si votre sensation de faim après le repas s'atténue. Dédramatisez aussi : tant que vous mangez à votre faim, votre corps s'auto-régulera.