Pâques 2024 : la facture en chocolat s'annonce salée !
À l'approche des fêtes de Pâques, une mauvaise surprise attend les amateurs de chocolat. Les prix des iconiques œufs, lapins et poules en chocolat subissent une hausse significative par rapport à l'année dernière. Alors que l'inflation alimentaire globale avoisine les 3% en mars 2024, celle des chocolats de Pâques atteint en moyenne 5%, avec des pics à 11% pour certaines références. Quelles sont les raisons de cette envolée des prix du chocolat ? Comment les acteurs du secteur tentent-ils de limiter la casse ? Et surtout, cette tendance va-t-elle se poursuivre ? Décryptage.
Tempête sur les marchés du cacao et du sucre
La flambée des prix du chocolat s'explique principalement par la conjoncture défavorable sur les marchés des matières premières. Le cacao, ingrédient de base, a vu son cours dépasser pour la première fois la barre symbolique des 10 000 dollars la tonne à New York en mars. En cause : de mauvaises récoltes en Côte d'Ivoire et au Ghana, les deux premiers producteurs mondiaux, dues à de fortes intempéries et à des maladies touchant les cabosses de cacao.
Autre ingrédient essentiel, le sucre a lui aussi vu son prix s'envoler de 28% en un an, suite aux inondations qui ont gravement impacté la production au Brésil en 2022. Face à cette hausse conjuguée de leurs coûts d'approvisionnement, les fabricants de chocolat n'ont eu d'autre choix que de répercuter une partie sur leurs prix de vente.
Les chocolatiers jouent la carte de l'accessibilité
Si des géants comme Ferrero, Lindt ou Mondelez (Milka) ont annoncé des hausses de tarifs significatives pour 2024 et 2025, ils cherchent aussi des solutions pour en atténuer l'impact. Jouer sur les recettes (cheapflation) ou réduire la taille des produits (shrinkflation) serait une erreur selon eux, les consommateurs étant attachés aux profils gustatifs et formats de leurs produits fétiches.
La parade serait plutôt d'élargir les gammes afin de proposer des produits accessibles à tous les budgets. Par exemple avec des lapins de Pâques déclinés en différents grammages, de 10g à 1kg. Cela permet à la fois de continuer à réaliser des ventes sur les gros formats à forte valeur ajoutée et de maintenir des petits formats abordables.
L'addition en chocolat difficile à avaler
Malgré ces tentatives d'adaptation, l'addition reste salée pour les consommateurs. L'association UFC-Que Choisir pointe notamment des hausses de 11% sur les œufs Kinder de Ferrero, 8% sur les Milka ou encore 6% sur les lapins Lindt.
Si ces hausses peuvent en partie s'expliquer par le rattrapage d'une inflation alimentaire très forte sur les deux dernières années (+20%), l'association dénonce aussi les marges très élevées réalisées sur certains produits, comme les Maxi Kinder vendus 60€/kg contre seulement une dizaine d'euros pour une tablette de chocolat aux ingrédients équivalents.
Le chocolat de Noël 2024 et Pâques 2025 sous tension
Malheureusement, il est peu probable que le prix des chocolats baisse à court terme. Si les enseignes ont pu amortir la hausse sur les chocolats de cette année grâce à des commandes anticipées, elles s'attendent à un impact plus important sur le chocolat en tablette dans les prochains mois et surtout sur les chocolats de Noël.
Sauf retournement imprévu du marché du cacao, l'inflation chocolatée devrait donc se poursuivre et même s'amplifier. De quoi donner des sueurs froides aux connaisseurs pour les futures fêtes de Pâques en 2025...
Conclusion : place au chocolat noir ?
L'envolée du prix des chocolats de Pâques cette année est un coup dur pour les gourmands, déjà éprouvés par l'inflation générale. Si les géants du secteur tentent de trouver des parades pour en limiter l'impact, la hausse du coût des matières premières, au premier rang desquelles le cacao, risque de maintenir durablement les prix du chocolat sous tension.
Plus que jamais, déguster du chocolat deviendra un petit plaisir onéreux qu'il faudra savourer avec parcimonie. À moins de se tourner vers le chocolat noir, un peu moins gourmand en cacao et en sucre ?