Les Français en ont assez des nouveaux radars : un sentiment de ras-le-bol grandissant
Ces dernières années, les automobilistes français ont vu fleurir sur les routes de l'Hexagone une multitude de nouveaux radars, toujours plus sophistiqués et intrusifs. Des radars qui ne se contentent plus de traquer les excès de vitesse, mais qui s'intéressent désormais à une foule d'autres infractions. Un phénomène qui suscite un sentiment de ras-le-bol de plus en plus marqué chez les conducteurs.
Des radars partout, tout le temps
Radars fixes, radars mobiles, radars embarqués, radars de feu rouge, radars tronçons, radars discriminants, et maintenant radars sonores... La liste des dispositifs de contrôle ne cesse de s'allonger, donnant l'impression aux automobilistes d'être traqués en permanence, où qu'ils aillent. Une situation vécue par beaucoup comme une forme de harcèlement, voire une atteinte à leur liberté de circuler.
Car si personne ne conteste la nécessité de faire respecter le code de la route et de sanctionner les comportements dangereux, nombreux sont ceux qui estiment que la répression est devenue excessive et disproportionnée. Avec le sentiment que l'État cherche davantage à remplir les caisses qu'à améliorer réellement la sécurité routière.
Le cas des radars sonores, la goutte d'eau qui fait déborder le vase
L'exemple le plus récent et le plus frappant de cette dérive répressive est sans doute celui des radars sonores. Testés dans plusieurs villes en 2022 et désormais en passe d'être déployés massivement, ces appareils sont capables de détecter les véhicules trop bruyants et de verbaliser automatiquement leurs propriétaires.
Une initiative peut-être louable sur le papier, mais qui suscite la colère de nombreux automobilistes. Beaucoup y voient une énième intrusion dans leur vie privée, un contrôle de plus qui s'ajoute à une liste déjà longue. Sans parler des interrogations sur la fiabilité de ces radars et sur les risques d'erreur et de contestation.
Un sentiment d'injustice et d'exaspération
Plus globalement, c'est un véritable sentiment d'injustice et d'exaspération qui monte chez les conducteurs français. L'impression d'être considérés comme des vaches à lait, des délinquants en puissance qu'il faut surveiller et punir à tout prix. Une défiance qui nourrit un ressentiment croissant envers les autorités et les forces de l'ordre.
Certains n'hésitent plus à parler de "racket" ou de "pompe à fric", dénonçant un système uniquement motivé par des considérations financières. D'autres pointent l'absurdité de certaines verbalisations pour quelques km/h de trop, alors que dans le même temps, de vrais chauffards continuent de sévir en toute impunité.
Un dialogue nécessaire pour apaiser les tensions
Face à ce ras-le-bol qui enfle, il devient urgent pour les pouvoirs publics de renouer le dialogue avec les automobilistes et de rétablir un lien de confiance aujourd'hui rompu. Cela passe par davantage de pédagogie et de transparence sur les politiques de sécurité routière, mais aussi par une approche plus équilibrée et discernée en matière de contrôle et de sanction.
Car s'il est indispensable de faire respecter la loi et de protéger les usagers de la route, cela ne doit pas se faire au prix d'une stigmatisation systématique des conducteurs. Ni conduire à une forme de paranoia collective où chacun se sentirait épié et traqué en permanence dès qu'il prend le volant. Sous peine de voir ce climat de défiance perdurer et s'envenimer, au détriment de tous.