Un IMC en dessous de 18,5 augmente de 27% le risque d'ostéoporose précoce
La quête d'un corps filiforme pousse de nombreuses personnes, en particulier des femmes, à adopter des comportements alimentaires restrictifs et une activité physique excessive. Si cette maigreur peut sembler un gage de bonne santé, elle cache en réalité un danger insoupçonné : un risque accru d'ostéoporose précoce. Selon les dernières études scientifiques, un Indice de Masse Corporelle (IMC) inférieur à 18,5 augmente de 27% le risque de développer cette maladie silencieuse qui fragilise les os.
L'ostéoporose se caractérise par une diminution de la densité minérale osseuse qui rend les os poreux et fragiles, les exposant à un risque élevé de fractures. Habituellement associée au vieillissement, cette pathologie peut toucher des personnes plus jeunes lorsque certains facteurs de risque sont présents, comme une maigreur excessive.
Une étude publiée dans le Journal of Bone and Mineral Research a montré que les femmes avec un IMC inférieur à 18,5 avaient une densité osseuse significativement plus basse que celles avec un poids normal, en particulier au niveau des vertèbres lombaires et du col du fémur.
Les mécanismes qui lient maigreur et ostéoporose
Plusieurs mécanismes expliquent ce lien entre maigreur et santé osseuse. Tout d'abord, le tissu adipeux joue un rôle important dans le métabolisme osseux. Il sécrète des hormones comme la leptine et l'adiponectine qui stimulent la formation de nouveaux os et freinent la résorption osseuse. Quand le corps manque de graisse, la production de ces hormones est perturbée, ce qui nuit au renouvellement osseux et accélère la perte de densité minérale.
De plus, un poids insuffisant s'accompagne souvent de carences nutritionnelles qui privent les os des nutriments essentiels à leur santé. Le calcium, la vitamine D et le magnésium sont particulièrement importants pour maintenir une masse osseuse optimale.
Or, les personnes trop minces ont tendance à limiter leur consommation d'aliments riches en ces précieux micronutriments, comme les produits laitiers, le poisson gras ou les légumes verts. Au fil du temps, ces carences fragilisent l'architecture osseuse et augmentent le risque d'ostéoporose.
Chez les femmes, la maigreur peut aussi entraîner une aménorrhée, c'est-à-dire une absence de règles pendant plusieurs mois. Cette situation prive les os de l'effet protecteur des œstrogènes, les hormones sexuelles féminines qui stimulent la formation osseuse et limitent la perte de densité minérale.
Les jeunes femmes en sous-poids sont donc particulièrement vulnérables à l'ostéoporose, un risque encore aggravé par les régimes restrictifs et l'exercice physique intense qui accentuent le déficit énergétique.
Prévenir et dépister pour préserver son capital osseux
Heureusement, il est possible d'agir pour préserver son capital osseux même en cas de maigreur. La première étape consiste à réaliser un dépistage précoce de l'ostéoporose par une ostéodensitométrie, un examen indolore qui mesure la densité minérale osseuse.
Ce bilan est recommandé tous les 2 à 3 ans à partir de 30 ans pour les personnes avec un IMC inférieur à 18,5. En fonction des résultats, une prise en charge personnalisée pourra être mise en place avec un suivi nutritionnel, une supplémentation en vitamine D et calcium si besoin, et parfois un traitement médicamenteux spécifique.
Mais la meilleure stratégie reste la prévention. En adoptant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière mais non excessive, il est possible de retrouver un poids qui concilie esthétique et santé osseuse.
Un IMC compris entre 18,5 et 24,9 est considéré comme optimal pour préserver la masse osseuse et réduire le risque d'ostéoporose. Il est important de souligner qu'il n'existe pas de silhouette idéale universelle et que chaque individu doit trouver son propre équilibre en fonction de sa morphologie et de ses besoins spécifiques.