À 60 km de Paris, explorez les 1500 pièces du château préféré de Napoléon

L'histoire de Napoléon Bonaparte et du château de Fontainebleau est intimement liée, marquée par un moment historique crucial : les Adieux de Fontainebleau le 20 avril 1814. Cette résidence impériale, qui s'étend sur 130 hectares, a été le théâtre de l'une des scènes les plus émouvantes de l'histoire de France. Le château de Fontainebleau, avec ses 1500 pièces réparties sur 4 étages, représente l'un des plus grands palais royaux français où Napoléon a laissé une empreinte indélébile pendant ses 12 années de règne.

La Cour des Adieux : 1200 grognards témoins d'un moment historique en 1814

La Cour des Adieux, autrefois nommée Cour du Cheval Blanc, est devenue le symbole d'un tournant majeur dans l'histoire de France. C'est ici que le 20 avril 1814, Napoléon Bonaparte prononça son discours d'adieu devant 1200 grognards de sa Vieille Garde. L'empereur déchu descendit le célèbre escalier en fer à cheval, construit en 1632 sous Louis XIII, pour embrasser l'aigle impérial et prononcer ces mots devenus célèbres : "Adieu mes enfants, je voudrais vous embrasser tous".

La scène historique s'est déroulée devant cette façade monumentale de 86 mètres de large. L'escalier, composé de 46 marches, est devenu depuis un lieu de pèlerinage pour les passionnés d'histoire napoléonienne. Les soldats présents ce jour-là formaient un carré parfait de 40 mètres de côté, leurs uniformes bleus et leurs bonnets à poil créant une image saisissante qui a été immortalisée par de nombreux artistes.

Le pavage actuel de la cour conserve encore les traces des sabots des chevaux de l'escorte impériale. Une plaque commémorative, installée en 1914 pour le centenaire des Adieux, rappelle cet événement historique aux 500 000 visiteurs annuels du château.

Vidéo du jour

Les appartements impériaux : 75 pièces témoignant du faste napoléonien

Les appartements impériaux de Fontainebleau représentent l'un des ensembles les plus complets de mobilier Empire au monde. Napoléon y fit réaliser des travaux considérables, dépensant plus de 6 millions de francs-or entre 1804 et 1814. Le salon des Abdications, où l'empereur signa son acte d'abdication le 6 avril 1814, conserve encore la table et le fauteuil utilisés lors de cet événement historique.

La chambre de l'Empereur, d'une superficie de 80 mètres carrés, présente un lit monumental surmonté d'un dais en forme de tente militaire. Le plafond, peint par Jean-Simon Berthélemy, représente la Justice et la Guerre, symbolisant les deux aspects du pouvoir impérial. Les murs sont tendus de soie verte, couleur préférée de Napoléon, tissée dans les ateliers lyonnais.

Le cabinet de travail de l'Empereur, où il passa ses dernières nuits avant son départ pour l'île d'Elbe, contient encore sa bibliothèque personnelle de 400 volumes. C'est dans cette pièce qu'il tenta de se suicider dans la nuit du 12 au 13 avril 1814, en absorbant du poison qu'il portait depuis la campagne de Russie.

Le musée Napoléon Ier : 700 objets retraçant l'épopée impériale

Installé dans l'aile Louis XV du château, le musée Napoléon Ier expose plus de 700 objets liés à l'empereur. Parmi les pièces les plus remarquables figure le trône impérial, réalisé en 1804 par les ébénistes Jacob-Desmalter, orné de 22 kilos d'or. La collection comprend également le bicorne porté par Napoléon lors de la bataille d'Eylau en 1807, ainsi que sa redingote grise devenue légendaire.

Les salles du musée présentent une collection unique de 150 portraits de la famille impériale, dont le célèbre tableau du sacre par Jacques-Louis David. Les objets personnels de l'empereur, comme son nécessaire de voyage en vermeil comprenant 86 pièces, témoignent du raffinement de la vie quotidienne à la cour impériale.

Le musée conserve également des documents historiques exceptionnels, notamment l'original de l'acte d'abdication signé par Napoléon, ainsi que sa dernière lettre écrite à Fontainebleau avant son départ pour l'île d'Elbe. Ces documents, exposés dans des conditions strictes de conservation, attirent chaque année des milliers de chercheurs et d'historiens du monde entier.