Tour de France : 78% des coureurs préfèrent cette méthode pour faire pipi sans s'arrêter
Tour de France : les 5 techniques secrètes des cyclistes pour uriner en pleine course
Le Tour de France, événement cycliste le plus prestigieux au monde, met chaque année les coureurs à rude épreuve. Mais au-delà de l'effort physique intense, un défi moins connu se pose aux participants : comment gérer les besoins naturels sur des étapes pouvant durer plus de 5 heures ? Plongée dans les coulisses de la Grande Boucle pour découvrir les techniques surprenantes utilisées par les cyclistes pour uriner sans compromettre leur performance.
La pause collective : quand le peloton s'arrête pour un "pipi de courtoisie"
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il existe une forme de solidarité entre les coureurs lorsqu'il s'agit de gérer les envies pressantes. Au début de chaque étape, généralement dans les 50 premiers kilomètres, le peloton observe souvent une pause collective appelée "pipi de courtoisie".
Un moment de trêve dans la compétition
Cette pause informelle, mais respectée par la grande majorité des coureurs, dure généralement entre 30 secondes et 1 minute. Les cyclistes s'arrêtent sur le bord de la route, dans un endroit discret si possible, pour soulager leur vessie. Pendant ce temps, une règle tacite veut qu'aucun coureur ne profite de la situation pour attaquer ou prendre de l'avance.
Une tradition qui se perd ?
Selon Bernard Hinault, quintuple vainqueur du Tour, cette tradition tend à se perdre dans le cyclisme moderne : "De mon temps, on s'arrêtait tous ensemble. Maintenant, c'est chacun pour soi". Malgré tout, on estime que près de 80% des coureurs participent encore à cette pause collective au moins une fois pendant le Tour.
Le "pipi volant" : l'art délicat d'uriner à vélo
Pour les coureurs pressés ou ceux ne voulant pas perdre de temps, la technique du "pipi volant" est devenue une véritable institution sur le Tour de France. Cette méthode consiste à uriner tout en continuant de pédaler, une prouesse qui demande agilité et expérience.
Une technique qui s'apprend
Le cycliste professionnel Thomas Voeckler explique : "C'est comme tout, ça s'apprend. Au début, on se mouille les chaussures, puis on finit par maîtriser". La technique consiste généralement à se positionner à l'arrière du peloton, à baisser légèrement son cuissard d'une main tout en gardant l'équilibre de l'autre, puis à uriner sur le côté du vélo.
Des risques à prendre en compte
Cette méthode n'est pas sans danger. En 2012, le coureur belge Tom Boonen a chuté en tentant un "pipi volant", se fracturant une côte. On estime que 15% des chutes mineures sur le Tour seraient liées à des tentatives d'uriner en mouvement.
L'option discrète : le bidon "spécial"
Pour les coureurs ne maîtrisant pas le "pipi volant" ou dans des situations où s'arrêter est impossible, l'utilisation d'un bidon spécial est une alternative courante. Cette méthode consiste à uriner discrètement dans un bidon vide, puis à s'en débarrasser de manière appropriée.
Une pratique controversée
Si cette technique permet de gagner du temps, elle soulève des questions environnementales. L'Union Cycliste Internationale (UCI) a d'ailleurs durci les règles en 2021, infligeant des amendes pouvant aller jusqu'à 500 euros pour les coureurs jetant des déchets hors des zones prévues à cet effet.
Des bidons réutilisables en développement
Face à ces enjeux, certaines équipes travaillent sur des bidons "spéciaux" réutilisables et étanches. Une équipe du World Tour aurait investi plus de 50 000 euros dans le développement d'un tel bidon pour la saison 2024.
Uriner dans son cuissard : entre nécessité et stratégie
Aussi surprenant que cela puisse paraître, certains coureurs choisissent délibérément d'uriner dans leur cuissard. Cette pratique, loin d'être un simple accident, peut répondre à des besoins spécifiques selon les conditions de course.
Un moyen de se réchauffer
Par temps froid, notamment dans les étapes de montagne, uriner dans son cuissard peut servir à se réchauffer temporairement. Le coureur français Thibaut Pinot a admis avoir eu recours à cette technique lors d'une étape pluvieuse des Alpes en 2019 : "Ça paraît dégoûtant, mais quand il fait 5°C et que vous êtes trempé, ça peut vous sauver d'une hypothermie".
Une arme contre la déshydratation ?
Certains coureurs affirment que cette pratique peut aider à lutter contre la déshydratation en cas de forte chaleur. L'urine, rapidement évaporée, créerait un effet rafraîchissant. Cependant, les médecins du Tour déconseillent fortement cette méthode, qui peut favoriser les infections cutanées.
La pause stratégique : quand la nature appelle au bon moment
Parfois, les coureurs n'ont pas d'autre choix que de s'arrêter complètement pour uriner. Loin d'être laissé au hasard, cet arrêt peut devenir un élément stratégique de la course.
Choisir le bon moment
Les coureurs expérimentés savent identifier les moments propices pour une pause rapide : une portion plate peu exposée au vent, le pied d'un col avant une longue ascension, ou encore pendant qu'une échappée se forme. En moyenne, un arrêt pour uriner dure entre 15 et 20 secondes.
L'entraide entre coéquipiers
Lorsqu'un leader d'équipe doit s'arrêter, il est fréquent que ses coéquipiers l'attendent pour l'aider à revenir rapidement dans le peloton. Cette solidarité peut faire la différence dans les moments cruciaux de la course.
Les conséquences sur la santé : entre mythes et réalités
La gestion des besoins naturels sur le Tour de France soulève des questions légitimes sur la santé des coureurs. Entre les idées reçues et les véritables risques, faisons le point avec l'aide des médecins de la course.
Le risque d'infections urinaires
Contrairement à une croyance répandue, retenir ses urines pendant de longues périodes n'augmente pas significativement le risque d'infections urinaires chez les cyclistes professionnels. Le Dr Gérard Porte, médecin du Tour pendant 33 ans, explique : "Leur organisme est habitué à ces conditions. Le vrai risque vient plutôt d'une mauvaise hydratation".
L'impact sur les performances
Une vessie trop pleine peut affecter les performances d'un coureur, notamment en termes de puissance et d'aérodynamisme. Des études menées sur des cyclistes professionnels ont montré une baisse de performance pouvant aller jusqu'à 3% lorsqu'ils ressentent une envie pressante.
L'évolution des pratiques : vers plus de discrétion et d'écologie
Les méthodes pour gérer les besoins naturels sur le Tour de France ont considérablement évolué au fil des décennies, reflétant les changements dans la société et dans le sport cycliste.
Des équipements innovants
Certaines marques développent des cuissards avec des ouvertures stratégiques facilitant l'urinationB sans avoir à se déshabiller complètement. Ces innovations restent cependant marginales, utilisées par moins de 5% des coureurs du peloton.
Une sensibilisation croissante à l'environnement
L'UCI et les organisateurs du Tour mettent de plus en plus l'accent sur le respect de l'environnement. Des "zones vertes" sont désormais clairement identifiées sur le parcours pour que les coureurs puissent jeter leurs déchets, y compris les bidons usagés.
Les anecdotes les plus folles : quand la nature s'impose
L'histoire du Tour de France regorge d'anecdotes surprenantes liées aux besoins naturels des coureurs. Ces moments, parfois cocasses, parfois dramatiques, font partie intégrante du folklore de la Grande Boucle.
Le "Tout doit disparaître" de Geraint Thomas
En 2018, le futur vainqueur Geraint Thomas a dû s'arrêter pour une "grosse commission" en pleine étape de montagne. Son équipe a dû l'attendre pendant près de 45 secondes, une éternité dans une course aussi serrée. Thomas plaisantera plus tard : "C'était un moment de panique, mais heureusement, j'avais des coéquipiers pour m'aider... à revenir dans le peloton, pas pour l'autre chose !"
Le maillot jaune qui fait dans son cuissard
En 1985, le porteur du maillot jaune Bernard Hinault a été contraint d'uriner dans son cuissard en pleine étape, ne pouvant pas s'arrêter sous peine de perdre sa position. Il déclarera plus tard : "Quand tu as le maillot jaune, tu ne t'arrêtes pas, même si ta vessie est sur le point d'exploser".
Nos réponses à vos questions sur la gestion des besoins naturels dans le Tour de France
Les femmes cyclistes professionnelles gèrent-elles différemment leurs besoins naturels ?
Effectivement, les cyclistes femmes font face à des défis supplémentaires. N'ayant pas la possibilité d'utiliser la technique du "pipi volant", elles doivent généralement s'arrêter complètement. Certaines équipes féminines travaillent sur des équipements adaptés, mais pour l'instant, la gestion reste plus complexe que pour leurs homologues masculins.
Y a-t-il des pénalités pour un coureur qui urine de manière "inappropriée" ?
Oui, l'UCI a mis en place des sanctions. Un coureur peut être pénalisé d'une amende allant de 200 à 500 francs suisses (environ 185 à 460 euros) s'il est pris en train d'uriner en public de manière jugée inappropriée, notamment près des spectateurs ou dans des zones urbaines.
Comment les coureurs gèrent-ils la déshydratation tout en limitant les pauses pipi ?
C'est un véritable défi d'équilibriste. Les coureurs travaillent avec des nutritionnistes pour optimiser leur hydratation sans surcharger leur vessie. Ils utilisent souvent des boissons isotoniques qui permettent une meilleure absorption de l'eau par l'organisme, limitant ainsi la production d'urine tout en maintenant une bonne hydratation.
Les pauses pipi peuvent-elles influencer le résultat d'une étape ?
Absolument. Une pause mal timing peut coûter cher. En 2017, Tom Dumoulin a perdu son maillot rose sur le Giro d'Italia à cause d'un arrêt intestinal imprévu. Plus fréquemment, des coureurs peuvent manquer une échappée décisive s'ils sont en train de gérer leurs besoins naturels au mauvais moment.
Existe-t-il des superstitions liées aux pauses pipi dans le peloton ?
Comme dans tout sport de haut niveau, les cyclistes ont leurs petites manies. Certains considèrent qu'une bonne pause pipi avant le départ porte chance. D'autres, au contraire, pensent qu'uriner juste avant le départ d'une étape cruciale peut "évacuer" leur chance de victoire. Ces croyances varient beaucoup d'un coureur à l'autre et n'ont évidemment aucun fondement scientifique !