Sodas light pendant la grossesse : le risque d'autisme chez les garçons triplé selon les chercheurs
L'aspartame et les sodas light pendant la grossesse augmentent le risque d'autisme chez les garçons, selon une nouvelle étude
Une étude cas-témoins publiée dans la revue Nutrients vient de révéler un lien troublant entre la consommation d'aspartame et de sodas light pendant la grossesse et un risque accru d'autisme chez les garçons. Les chercheurs appellent les femmes enceintes à la prudence concernant ces produits.
23,3% des garçons autistes exposés à l'aspartame in utero
L'étude a comparé l'exposition précoce à l'aspartame chez 140 garçons autistes et 54 garçons neurotypiques. Résultat choc : près d'un quart (23,3%) des garçons avec un autisme non régressif avaient été exposés à une dose quotidienne d'au moins 177 mg d'aspartame pendant la grossesse, contre seulement 7,4% des garçons non autistes.
De même, 22,1% des garçons avec un autisme non régressif avaient été exposés à au moins un soda light par jour in utero, contre 7,4% des contrôles. Le risque d'autisme chez ces garçons était ainsi triplé, avec un odds ratio ajusté de 3,49.
L'aspartame, une substance controversée
L'aspartame, édulcorant très utilisé dans les sodas light et autres produits, est une substance controversée depuis son autorisation dans les années 1980. De nombreuses études ont rapporté une augmentation des problèmes neurologiques comme les maux de tête, l'anxiété ou la dépression chez les consommateurs réguliers d'aspartame.
Les trois métabolites de l'aspartame (acide aspartique, phénylalanine et méthanol) ont tous montré des impacts négatifs sur la fonction neurologique, en modifiant les niveaux de neurotransmetteurs et en provoquant une excitotoxicité néfaste pour les neurones.
Un cocktail potentiellement neurotoxique in utero
Chez les animaux exposés à l'aspartame, les chercheurs ont observé une réduction du glutathion, un antioxydant clé pour la protection du cerveau en développement. Conjuguée à une augmentation du stress oxydant, de l'inflammation et de la perméabilité de la barrière hémato-encéphalique, cette déplétion en glutathion pourrait rendre le cerveau du fœtus particulièrement vulnérable à l'accumulation de toxines et métabolites de l'aspartame.
Des études prospectives précédentes avaient déjà montré une augmentation des problèmes de santé chez les enfants exposés quotidiennement aux boissons light in utero, notamment un risque doublé de surpoids et d'obésité. Les garçons semblent particulièrement vulnérables aux expositions prénatales délétères.
Vers une réévaluation des recommandations pour les femmes enceintes ?
Alors que 24 à 30% des femmes enceintes consomment régulièrement des édulcorants ou des sodas light, les auteurs de l'étude estiment qu'une réévaluation des risques s'impose. Bien que d'autres recherches soient nécessaires pour confirmer le lien de causalité, ils jugent que par précaution, les femmes devraient éviter l'aspartame et les sodas light pendant la grossesse, jusqu'à ce que leur innocuité soit démontrée.
La consommation maternelle de ces produits pendant les périodes de vulnérabilité accrue représente un facteur de risque modifiable, dont l'élimination pourrait aider à protéger les enfants susceptibles de la prochaine génération, concluent-ils. Un conseil de prudence qui pourrait s'avérer précieux pour de nombreux parents.
Nos réponses à vos questions sur l'aspartame et le risque d'autisme
Qu'est-ce que l'aspartame exactement ?
L'aspartame est un édulcorant artificiel utilisé pour remplacer le sucre. On le trouve dans plus de 6000 produits : sodas light, yaourts allégés, chewing-gums sans sucres, etc. Il est composé d'acide aspartique, de phénylalanine et de méthanol.
Pourquoi soupçonne-t-on l'aspartame d'augmenter le risque d'autisme ?
Plusieurs études ont montré que les métabolites de l'aspartame, notamment le méthanol et son dérivé le formaldéhyde, pouvaient avoir des effets neurotoxiques chez l'animal : stress oxydant, inflammation, mort neuronale... Cela pourrait perturber le développement cérébral du fœtus.
Combien de sodas light faut-il boire pour augmenter le risque ?
Dans l'étude, les garçons dont les mères avaient bu en moyenne au moins un soda light par jour pendant la grossesse avaient 3 fois plus de risque d'avoir un autisme, par rapport à ceux dont les mères n'en avaient pas consommé. Le risque augmentait avec la dose d'aspartame.
Les femmes enceintes doivent-elles bannir complètement l'aspartame ?
Les auteurs de l'étude conseillent aux femmes enceintes d'éviter par précaution l'aspartame et les sodas light pendant la grossesse et l'allaitement, jusqu'à ce que de plus amples recherches confirment leur innocuité. Une consommation très occasionnelle et limitée ne devrait cependant pas être à risque.