Polyarthrite rhumatoïde : la pollution en cause dans 40% des cas ?

La pollution de l'air est un fléau moderne qui impacte notre santé de multiples façons. Des études récentes montrent qu'elle pourrait aussi jouer un rôle dans le développement de maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde. 

Cette maladie inflammatoire chronique touche les articulations et provoque douleurs, raideurs et gonflements. Selon les estimations, plus de 300 000 personnes souffrent de polyarthrite rhumatoïde en France.

Une méta-analyse parue dans la revue Environmental Health Perspectives a passé en revue les données de 11 études portant sur le lien entre l'exposition à la pollution atmosphérique et le risque de polyarthrite rhumatoïde. Les résultats sont sans appel : vivre dans une zone très polluée augmente de 40% le risque de développer cette maladie par rapport aux zones les moins polluées.

Les particules fines PM2.5, principales responsables

Parmi les différents polluants de l'air, les particules fines PM2.5 semblent être les plus nocives. Ces minuscules particules d'un diamètre inférieur à 2,5 micromètres peuvent pénétrer profondément dans les poumons et passer dans la circulation sanguine. Elles sont principalement émises par le trafic routier, l'industrie et le chauffage au bois.

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Le Dr Johanna Sigaux, rhumatologue à l'hôpital Bichat à Paris, explique : "Nous savons que les particules fines ont un effet pro-inflammatoire sur l'organisme. Elles activent certaines cellules immunitaires et pourraient ainsi favoriser l'apparition de maladies auto-immunes comme la polyarthrite rhumatoïde chez des personnes génétiquement prédisposées."

1 personne sur 5 respire un air trop pollué en France

Malheureusement, la pollution de l'air est un problème majeur dans de nombreuses villes françaises. Selon un rapport du ministère de la Transition écologique, près de 20% de la population, soit environ 12 millions de personnes, respirent un air qui dépasse régulièrement les seuils de pollution fixés par l'OMS. Paris, Lyon, Marseille, Lille et Grenoble font partie des agglomérations les plus touchées.

"Il est urgent de prendre des mesures pour réduire la pollution atmosphérique dans nos villes", alerte le Pr Isabella Annesi-Maesano, directrice de recherche à l'Inserm. "Au-delà de la polyarthrite rhumatoïde, c'est toute notre santé qui est en jeu. La pollution de l'air est responsable de 48 000 décès prématurés chaque année en France."

Quelques gestes pour se protéger de la pollution

En attendant des actions politiques d'envergure, chacun peut adopter des gestes simples pour limiter son exposition à la pollution :

  • Privilégier les déplacements à pied, à vélo ou en transports en commun
  • Éviter les activités physiques à l'extérieur lors des pics de pollution
  • Aérer son logement tôt le matin ou tard le soir, quand le trafic est moins dense
  • Installer des purificateurs d'air dans les pièces de vie si on habite dans une zone très polluée

Bien sûr, ces mesures individuelles ne suffiront pas à endiguer le problème. Il est essentiel que les pouvoirs publics prennent leurs responsabilités pour garantir un air sain à tous les citoyens. C'est une question de santé publique majeure pour aujourd'hui et pour les générations futures.