Pourquoi les experts en longévité mettent en garde contre le jeûne

Le jeûne intermittent a longtemps été présenté comme la fontaine de jouvence nutritionnelle. Mais cette approche tant vantée serait-elle en réalité un mirage ? De récentes découvertes scientifiques remettent en question ses supposés bienfaits sur la longévité. 

Plongeons dans les coulisses de ce revirement inattendu qui secoue le monde de la nutrition.

La promesse alléchante d'une vie plus longue s'évapore

Les études sur les rongeurs avaient suscité un immense espoir. Manger dans une fenêtre de temps restreinte semblait être la clé d'une vie plus longue et en meilleure santé. L'autophagie, ce processus de nettoyage cellulaire, était au cœur de tous les espoirs. 

Mais voilà que les essais cliniques sur l'homme viennent doucher cet enthousiasme. La restriction calorique serait en réalité le véritable moteur des bénéfices observés, et non le jeûne en lui-même.

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Le piège des calories : un effet d'optique trompeur

Les premières études sur le jeûne intermittent chez l'homme semblaient prometteuses. Perte de poids, meilleur contrôle de la glycémie... Tout portait à croire en ses vertus. Mais un examen plus approfondi a révélé une faille majeure : les groupes pratiquant le jeûne consommaient en réalité moins de calories. C'est cette réduction calorique, et non le jeûne, qui serait à l'origine des bienfaits observés. Une méta-analyse de la Cochrane Organization en 2021 est venue confirmer cette hypothèse.

Le casse-tête des protéines : un équilibre délicat à préserver

Si la restriction calorique a des vertus, elle ne doit pas se faire au détriment des apports en protéines. Les experts recommandent 1,6g de protéines par kilo de poids corporel pour préserver la masse musculaire. Or, sauter des repas peut rendre cet objectif difficile à atteindre. Une solution proposée est d'intégrer une boisson protéinée faible en calories pendant la période de jeûne. L'important n'est pas de jeûner à tout prix, mais de contrôler son apport calorique global.

Les jeûnes prolongés : un pari risqué pour la santé musculaire

Certains adeptes du jeûne poussent l'expérience jusqu'à des périodes de plusieurs jours sans manger. En théorie, cela devrait déclencher une puissante autophagie. Mais la réalité est plus nuancée. Non seulement les preuves des bienfaits à long terme manquent, mais ces jeûnes prolongés peuvent entraîner une perte musculaire importante. Chaque jour, notre corps décompose du muscle. Sans apport protéique suffisant pour le reconstruire, on se retrouve en déficit net.

Une approche équilibrée : le bon sens nutritionnel reprend ses droits

Plutôt que de s'astreindre à des périodes de jeûne strictes, les experts recommandent désormais une approche plus souple. L'accent est mis sur la restriction calorique globale et un apport protéique suffisant. Certains patients préfèrent concentrer leurs repas l'après-midi, d'autres le matin. 

L'important est de trouver un rythme qui convient à chacun, tout en veillant à l'équilibre nutritionnel. Une astuce intéressante : se brosser les dents après le dîner pour signaler à son corps la fin de la prise alimentaire.