On a étudié la consommation de café dans 90 pays, certains chiffres vont vous étonner !

Tour du monde des recommandations sur la caféine : ce que disent les guides alimentaires de 90 pays

Boire un café au petit-déjeuner à Paris, déguster un thé l'après-midi à Londres, siroter un maté entre amis à Buenos Aires... La consommation de boissons contenant de la caféine rythme le quotidien de milliards de personnes à travers le monde. Mais que recommandent les autorités de santé au sujet de cet excitant naturel tant apprécié ? Une étude publiée dans la revue Nutrients a passé au crible les guides alimentaires officiels de 90 pays pour en savoir plus. Résultats.

81 pays sur 90 émettent des recommandations sur la caféine

Premier constat : la caféine est un sujet de préoccupation pour une large majorité de pays. Pas moins de 81 guides sur les 90 analysés (soit 90%) mentionnent la caféine ou les boissons qui en contiennent comme le café, le thé, les sodas, ou encore les boissons énergisantes. Un chiffre qui montre l'importance accordée à cette substance dans les recommandations nutritionnelles à l'échelle mondiale.

Mais tous les pays ne sont pas logés à la même enseigne. L'Amérique du Nord est la région qui consomme le plus de boissons caféinées avec une moyenne de 348 litres par habitant et par an, suivie par l'Europe (200 litres), l'Amérique latine et les Caraïbes (153 litres), l'Asie-Pacifique (126 litres) et enfin l'Afrique (90 litres).

4 grandes tendances dans les recommandations

Au-delà des niveaux de consommation, l'étude a identifié plusieurs thèmes récurrents dans la manière dont les guides alimentaires abordent la question de la caféine :

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  • Limiter les quantités pour éviter les risques. De nombreux pays fixent une limite maximale à ne pas dépasser, généralement 300 à 400 mg de caféine par jour pour un adulte (soit 3 à 5 tasses de café environ). L'objectif : prévenir les effets indésirables d'une consommation excessive comme l'anxiété, les troubles du sommeil ou l'accélération du rythme cardiaque.
  • Attention à ne pas remplacer l'eau. Si le café ou le thé peuvent contribuer à l'hydratation, ils ne doivent pas pour autant se substituer à l'eau, boisson essentielle et sans calorie. C'est particulièrement vrai dans les pays chauds où les besoins en eau sont importants.
  • Gare aux sucres ajoutés. Sodas, cafés et thés sucrés, boissons lactées... Autant de boissons caféinées qui peuvent aussi être très riches en sucre et contribuer au surpoids et au diabète. Les guides mettent en garde contre ces apports de sucre "cachés".
  • Des bénéfices possibles, des preuves limitées. Certains guides évoquent de potentiels effets bénéfiques du café ou du thé (réduction du risque cardiovasculaire, meilleure santé cognitive...) mais soulignent que les preuves scientifiques sont encore parcellaires. Des recherches complémentaires sont nécessaires avant de pouvoir émettre des recommandations positives.

Focus sur les femmes enceintes et les enfants

Deux populations font l'objet d'une attention particulière dans les recommandations : les femmes enceintes ou allaitantes et les enfants/adolescents. Pour les premières, 13 pays conseillent de limiter voire d'éviter complètement les boissons caféinées, avec parfois une limite chiffrée (ex : 200 mg/jour max).

Pour les plus jeunes, c'est davantage le risque lié aux boissons énergisantes qui est pointé du doigt, en raison de leur forte teneur en caféine et en sucre. Le Canada est le seul pays à fournir des repères chiffrés selon l'âge, allant de 45 mg/jour entre 4 et 6 ans à 2,5 mg/kg/jour chez les ados.

Des spécificités culturelles et nutritionnelles

Si les grandes lignes sont partagées, chaque pays adapte aussi son discours à ses propres habitudes de consommation et priorités de santé publique. Par exemple :

  • Dans les pays producteurs de café comme le Brésil ou la Colombie, l'accent est mis sur la place du café dans la culture et la vie sociale.
  • Dans les pays producteurs de thé comme la Chine, l'Inde ou le Royaume-Uni, les bienfaits potentiels du thé (notamment le thé vert) sont davantage mis en avant.
  • Dans les pays en développement d'Afrique ou d'Asie, la priorité est d'éviter que le café ou le thé ne se substituent à des aliments plus nutritifs ou ne perturbent l'absorption du fer.

En conclusion, les recommandations sur la caféine convergent sur les grands principes (modération, vigilance chez certains publics, gare aux sucres ajoutés...) tout en reflétant la diversité des habitudes alimentaires à travers le monde. Un équilibre délicat entre message de santé publique universel et adaptation aux réalités locales. De quoi alimenter les réflexions de chacun sur sa propre consommation !

Nos réponses à vos questions sur les recommandations concernant la caféine

Quelle quantité de caféine puis-je consommer sans risque ?

La plupart des autorités sanitaires s'accordent sur une limite de 300 à 400 mg par jour pour un adulte en bonne santé, soit l'équivalent de 3 à 5 tasses de café environ. Au-delà, le risque d'effets indésirables augmente. Mais certaines personnes plus sensibles à la caféine devront se montrer plus prudentes.

Pourquoi déconseille-t-on la caféine aux femmes enceintes ?

Pendant la grossesse, la caféine est plus lentement éliminée par l'organisme. Des consommations excessives ont été associées à un risque accru de fausse couche, de retard de croissance du fœtus ou de petit poids de naissance. Par précaution, il est recommandé de ne pas dépasser 200 mg/jour.

Les enfants peuvent-ils boire du café ou du thé ?

Avant l'adolescence, il est préférable d'éviter de donner des boissons contenant de la caféine aux enfants. Leur organisme y est plus sensible et les effets stimulants peuvent perturber leur sommeil ou augmenter leur nervosité. Les boissons sucrées (sodas, boissons énergisantes) posent aussi problème pour la santé dentaire et le risque de surpoids.

Dois-je arrêter le café pour être en bonne santé ?

Si vous appréciez le café et que votre consommation reste raisonnable (moins de 4 tasses par jour), il n'est pas nécessaire d'arrêter. Certaines études suggèrent même des bénéfices possibles d'une consommation modérée sur la santé cardiovasculaire et le déclin cognitif. L'important est de ne pas dépasser vos limites, d'écouter les signaux de votre corps... et de profiter de votre boisson préférée !