Obésité : avec le tirzépatide, 62% des patients perdent plus de 10% de leur poids en 1 an
Tirzépatide : 2 fois plus de patients perdent 15% de leur poids vs Sémaglutide, selon une nouvelle étude
Pour les millions de personnes luttant contre l'obésité et le surpoids, une nouvelle étude comparative apporte des résultats prometteurs. Le tirzépatide, un traitement innovant, s'est avéré significativement plus efficace que le sémaglutide, un médicament déjà bien établi, pour induire une perte de poids cliniquement significative.
81,8% de perte de poids ≥5% avec le tirzépatide, vs 64,6% avec le sémaglutide
L'étude, publiée sur medRxiv, a suivi plus de 41 000 adultes obèses ou en surpoids pendant 1 an. Les principaux résultats montrent que, comparés aux patients sous sémaglutide, ceux traités par tirzépatide ont atteint bien plus souvent les objectifs de perte de poids :
- 81,8% ont perdu au moins 5% de leur poids avec le tirzépatide, contre 64,6% avec le sémaglutide
- 62,1% ont perdu 10% ou plus sous tirzépatide, vs 38,0% sous sémaglutide
- 42,3% sont parvenus à perdre 15% de leur poids ou davantage avec le tirzépatide, soit plus du double des 19,3% avec le sémaglutide
Le tirzépatide a ainsi permis à une proportion bien plus importante de patients d'atteindre les seuils de perte de poids associés à des bénéfices métaboliques et cardiovasculaires tangibles.
Le tirzépatide induit une perte de poids supérieure de 7,2% à 1 an
Au-delà des seuils, l'étude a aussi comparé le pourcentage de poids perdu avec chaque traitement. Là encore, l'avantage du tirzépatide s'est confirmé :
- À 3 mois : -2,3% de poids en plus avec le tirzépatide
- À 6 mois : -4,3% de poids supplémentaires dans le groupe tirzépatide
- À 12 mois : les patients sous tirzépatide ont perdu 7,2% de poids de plus que ceux sous sémaglutide
En moyenne, les participants traités par tirzépatide ont donc perdu significativement plus de poids à court, moyen et long terme par rapport au sémaglutide.
Tirzépatide et sémaglutide : des mécanismes d'action similaires mais une efficacité différente
Le tirzépatide et le sémaglutide font tous deux partie de la classe des agonistes du récepteur du GLP-1, des traitements qui miment l'action d'une hormone intestinale impliquée dans la régulation de l'appétit et du métabolisme. Mais le tirzépatide agit aussi sur un second récepteur, celui du GIP. Cette double action pourrait expliquer sa plus grande efficacité :
- Réduction accrue de la sensation de faim et de la prise alimentaire
- Ralentissement plus marqué de la vidange gastrique, favorisant la satiété
- Amélioration possiblement supérieure de la sensibilité à l'insuline
Des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer ces mécanismes, mais le double effet du tirzépatide sur le GLP-1 et le GIP semble être la clé de ses bénéfices plus importants pour le contrôle du poids.
Un profil d'effets secondaires similaire pour les deux traitements
Malgré son efficacité supérieure, le tirzépatide n'a pas entraîné plus d'effets indésirables digestifs que le sémaglutide dans l'étude :
- Nausées, vomissements, diarrhées et autres troubles gastro-intestinaux sont apparus à des taux similaires
- Ces effets secondaires, bien que fréquents, sont le plus souvent légers et temporaires
- Ils surviennent surtout en début de traitement et s'atténuent avec une augmentation progressive des doses
La tolérance digestive ne semble donc pas être un facteur discriminant entre les deux traitements. Une bonne information des patients et un suivi médical régulier restent essentiels pour gérer au mieux ces effets indésirables.
Nos réponses à vos questions sur le tirzépatide et le sémaglutide
Ces médicaments sont-ils indiqués pour toute personne en surpoids ?
Non, ils sont réservés aux personnes obèses (IMC ≥ 30 kg/m2) ou en surpoids (IMC ≥ 27 kg/m2) avec au moins une complication liée au poids (diabète, hypertension...). Ils doivent s'intégrer à une prise en charge globale incluant une alimentation équilibrée et une activité physique régulière.
Combien de temps faut-il prendre ces traitements pour perdre du poids durablement ?
La durée optimale n'est pas encore établie, mais les études suggèrent un bénéfice croissant jusqu'à au moins 1 an de traitement. L'objectif est de stabiliser de nouvelles habitudes alimentaires pendant la phase de perte de poids pour éviter une reprise à l'arrêt du médicament. Un suivi au long cours est souvent nécessaire.
Peut-on prendre le tirzépatide ou le sémaglutide si on a un diabète de type 2 ?
Oui, ces deux traitements ont d'ailleurs été initialement développés pour le diabète. Ils permettent non seulement de perdre du poids, mais aussi d'améliorer l'équilibre glycémique et de réduire le risque de complications cardiovasculaires chez les patients diabétiques de type 2.
Quels sont les contre-indications de ces traitements ?
Ils ne doivent pas être utilisés en cas d'hypersensibilité à la substance active ou à l'un des excipients, de grossesse ou d'allaitement, d'antécédents personnels ou familiaux de cancer médullaire de la thyroïde ou de syndrome de néoplasie endocrinienne multiple de type 2. Un avis médical est indispensable avant toute initiation.