Fumeurs, diabétiques, femmes enceintes : vos besoins spécifiques en vitamine C

La vitamine C, ou acide ascorbique, est un nutriment essentiel bien connu pour son rôle d'antioxydant et son implication dans de nombreuses fonctions de l'organisme comme l'immunité ou la production de collagène. Mais saviez-vous que les besoins en vitamine C peuvent varier considérablement d'un individu à l'autre ?

Dans une récente revue de la littérature scientifique publiée dans la revue Nutrients, les chercheurs Jens Lykkesfeldt et Pernille Tveden-Nyborg ont passé au crible les différents facteurs qui influencent la pharmacocinétique de la vitamine C, c'est-à-dire son absorption, sa distribution dans l'organisme, son métabolisme et son élimination.

Un fumeur a besoin de 2 fois plus de vitamine C qu'un non-fumeur

L'une des conclusions majeures de cette étude est que les fumeurs ont des besoins en vitamine C au moins 2 fois supérieurs aux non-fumeurs. En cause : le tabac génère un stress oxydatif important qui épuise les réserves de vitamine C.

Alors que les apports journaliers recommandés sont d'environ 100 mg par jour pour un adulte en bonne santé, la dose grimpe à au moins 200 mg par jour pour les fumeurs afin de maintenir un statut optimal en vitamine C.

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Diabète et grossesse : des besoins majorés

L'étude montre également que les personnes diabétiques ont des concentrations sanguines en vitamine C plus faibles que la moyenne, en raison d'un turnover accru. Un phénomène qui peut être compensé par une supplémentation à dose relativement modeste de l'ordre de 200 mg par jour.

Chez la femme enceinte, les besoins augmentent graduellement au cours de la grossesse pour atteindre un pic au 3ème trimestre. En effet, le fœtus accumule des concentrations élevées en vitamine C, puisant dans les réserves maternelles. Les chercheurs estiment que les femmes enceintes devraient consommer entre 10 et 35 mg de vitamine C supplémentaires chaque jour.

Polymorphismes génétiques : un facteur à ne pas négliger

Enfin, l'absorption et le métabolisme de la vitamine C sont sous influence génétique, en particulier via l'expression de transporteurs spécifiques appelés SVCT. Certains variants génétiques (polymorphismes) de ces transporteurs sont associés à un statut affaibli en vitamine C, même avec des apports alimentaires a priori suffisants.

Bien que le dépistage de routine de ces polymorphismes ne soit pas d'actualité, leur prise en compte pourrait permettre une supplémentation personnalisée chez les individus à risque de carence chronique en vitamine C.

En conclusion, si un apport de 100 à 200 mg par jour couvre les besoins de la plupart des adultes en bonne santé, certains sous-groupes de population nécessitent des apports plus importants, pouvant aller jusqu'à doubler les recommandations classiques dans le cas des fumeurs par exemple. Dans tous les cas, la solution la plus simple et la plus sûre pour faire le plein de vitamine C reste de consommer chaque jour une large variété de fruits et légumes frais !