Bière après le sport : comment cette habitude gâche vos efforts selon ce medecin
Qui n'a jamais entendu qu'une bière par jour, c'est bon pour le cœur, la digestion, le moral ? Qu'après le sport, ça aide à récupérer ? Que le houblon renforce les os ? Sur la bière et ses prétendus bienfaits, les idées reçues ont la vie dure. Mais qu'en dit la science ? Réponse avec Jean, médecin généraliste et créateur de la chaîne "Dans ton corps".
La bière, bonne pour la digestion et le transit ? Pas si sûr...
Commençons par une idée très répandue : la bière faciliterait la digestion. Il est vrai que certains composés de la bière stimulent la vidange de l'estomac et améliorent la qualité du microbiote intestinal. Mais ces études "oublient" un détail de taille : l'alcool, lui, ralentit la digestion !
Sans compter qu'une consommation excessive de bière est associée à des symptômes digestifs bien connus des amateurs : ballonnements, reflux, diarrhées... Loin de l'image d'Épinal d'une boisson "digeste" ! Pour garder un ventre plat et un transit en forme, on peut sûrement trouver mieux.
L'illusion des effets "protecteurs" sur le cœur et le cerveau
Autre mythe tenace : la bière ferait baisser le "mauvais" cholestérol et protègerait des maladies cardiovasculaires. Là encore, les études sont contradictoires. Si certains composés pourraient avoir un effet bénéfique, il est largement contrebalancé par l'alcool qui, lui, augmente les risques dès qu'on dépasse une consommation très modérée.
Même chose pour la prévention d'Alzheimer et du déclin cognitif. Malgré quelques études isolées sur des composants spécifiques comme le houblon, on sait que l'alcool est un facteur de risque majeur de démence et de dégénérescence du cerveau. À la rigueur, autant miser sur une alimentation saine et équilibrée !
Le coup de la bière "régénérante" après le sport : on oublie !
Autre rituel bien ancré : la bière d'après-match pour "récupérer". Sauf que... l'alcool favorise la déshydratation en augmentant la diurèse. Résultat : crampes, courbatures et mal de tête garantis ! Même si la bière contient des minéraux, vous les trouverez bien plus efficacement dans une eau minérale ou une tisane.
Quant à la fameuse histoire du silicium qui "renforce les os", elle ne tient pas. Une alimentation équilibrée couvre largement nos besoins. Pire, sur le long terme, l'alcool augmente les risques d'ostéoporose et de fractures ! Décidément, comme remède miracle, on fait mieux...
Le vrai danger : banaliser une consommation quotidienne d'alcool
Le pire dans toutes ces idées reçues, c'est qu'elles incitent à boire de la bière très régulièrement, voire tous les jours, pour profiter de ses "bienfaits". Sauf que boire de l'alcool quotidiennement, même en petite quantité, n'est pas anodin du tout !
Depuis 2017, on considère qu'une consommation "raisonnable" ne doit pas dépasser 10 verres par semaine, maximum 2 par jour, et pas tous les jours. Au-delà, les risques pour la santé augmentent significativement : cancers, maladies du foie, dépression, démence...
Sans compter le danger d'évoluer, sans s'en rendre compte, vers une consommation excessive voire une addiction. C'est le phénomène de tolérance : le corps s'habitue, il faut augmenter les doses pour retrouver les mêmes effets. Un engrenage dangereux !
Alors, faut-il pour autant diaboliser la bière ? Non, consommer de l'alcool reste un plaisir et un acte social. Mais il est important d'avoir conscience des risques, même d'une consommation dite "modérée". Et de garder un œil sur ses habitudes pour ne pas dépasser les limites !
Et vous, que pensez-vous de ces idées reçues sur la bière ? Avez-vous déjà fait une "pause" pour réévaluer votre consommation ? Racontez-nous en commentaire !
Nos réponses à vos questions sur la consommation modérée d'alcool
Quelle quantité d'alcool peut-on consommer sans risque ?
Selon Santé Publique France, il faut se limiter à 2 verres standard par jour maximum, et pas plus de 10 par semaine, en prévoyant des jours sans alcool. Au-delà, on considère que c'est une consommation à risque pour la santé à court, moyen et long terme.
Y a-t-il une différence entre bière, vin et alcools forts ?
Ce qui compte, c'est la quantité d'alcool pur consommée. Un verre standard de bière (25cl à 5°), de vin (10cl à 12°) ou d'alcool fort (3cl à 40°) contient la même dose d'alcool : environ 10g. L'idée que le vin serait moins dangereux est une idée reçue.
Quels sont les signes qui doivent alerter sur sa consommation ?
Avoir du mal à respecter les limites qu'on s'était fixées, ressentir un besoin d'alcool pour se détendre, développer une tolérance (besoin de plus grandes quantités pour le même effet), cacher sa consommation... Sont des signes de perte de contrôle. N'hésitez pas à en parler.
Comment savoir si on est dépendant à l'alcool ?
La dépendance se caractérise par une perte de contrôle de sa consommation, une priorité donnée à l'alcool aux dépens d'autres activités, la poursuite de la consommation malgré des dommages physiques, psychologiques et sociaux. Des questionnaires validés comme le FACE permettent une première autoévaluation, avant d'aller consulter.