Ce gène qui fait des roux des êtres à part
Malgré leur faible proportion dans la population mondiale (seulement 1 à 2%), les roux sont entourés de nombreux mythes et légendes. Certains pensent qu'ils ont mauvais caractère ou s'énervent facilement, mais ces idées reçues ne sont basées sur aucune recherche scientifique sérieuse. Cependant, de nouvelles découvertes montrent que les roux ont une perception différente de la douleur.
Le gène MC1R, responsable des cheveux roux, modifie la sensibilité à la douleur
Des études récentes ont mis en évidence le rôle clé du gène MC1R dans la couleur rousse des cheveux mais aussi dans la perception de la douleur. Ce gène récessif, présent en deux exemplaires chez les roux, provoque une anomalie du récepteur à la mélanocortine-1 à la surface des mélanocytes.
Cela favorise la production de phéomélanine, responsable de la couleur rousse, des taches de rousseur et d'une peau claire plus sensible au cancer.
Des chercheurs ont modifié ce gène chez des souris et constaté que les souris "rousses" ressentaient significativement moins la douleur que les souris normales lorsqu'on les piquait. Elles étaient aussi moins sensibles aux piqûres de venin. La raison est que le gène MC1R des roux fait sécréter moins de protéine POMC par les mélanocytes, ce qui diminue la perception de la douleur.
Les roux seraient en revanche plus sensibles aux températures extrêmes
Mais d'autres études apportent des nuances et montrent que la sensibilité à la douleur des roux est plus complexe. Ainsi, lorsqu'on expose des femmes rousses et brunes à des températures très froides ou très chaudes, les rousses semblent ressentir davantage la douleur thermique d'après leurs réponses subjectives.
Ces informations ont une importance médicale car certains médecins pensent qu'il faudrait adapter les doses d'anesthésie pour les patients roux. Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour mieux comprendre les particularités de la perception de la douleur chez les personnes rousses.
L'époque moderne permet de mieux comprendre la science complexe derrière les mythes sur les roux
Grâce aux connaissances scientifiques actuelles, en particulier le séquençage du génome humain en 2003, on peut maintenant étudier les gènes de façon très poussée. Des études d'association pangénomique permettent de relier des gènes à des caractéristiques comme la dépression, l'agressivité ou même l'homosexualité.
Il y a 6000 ans, les roux, surtout s'ils étaient homosexuels, auraient été considérés comme des sorciers et brûlés vifs. Heureusement, la science moderne permet de déconstruire ces mythes infondés et de mieux comprendre les particularités génétiques et physiologiques des roux.