Cet oiseau de 300 grammes peut voler en zigzag à 100 km/h
La Bécassine des marais (Gallinago gallinago) est un oiseau migrateur fascinant qui fréquente les zones humides de France. Avec son long bec caractéristique et son plumage cryptique, cet oiseau de 25 à 27 cm de long est un véritable maître du camouflage.
En France, on peut observer la Bécassine des marais dans diverses régions, notamment en Bretagne, dans les Hauts-de-France, en Normandie, et dans les grands marais de l'Ouest comme la Brière ou le Marais Poitevin. Elle est également présente dans les zones humides du centre et de l'est du pays, comme la Sologne ou la Champagne humide.
Le vol en zigzag à 100 km/h : L'as de l'évasion aérienne
La Bécassine des marais est célèbre pour son vol en zigzag spectaculaire. Lorsqu'elle est dérangée, elle s'envole brusquement en effectuant des virages serrés à une vitesse pouvant atteindre 100 km/h. Ce vol erratique, combiné à des pointes de vitesse impressionnantes, en fait l'un des oiseaux les plus difficiles à chasser.
Dans les marais de Carentan en Normandie ou dans la Dombes dans l'Ain, on peut parfois observer ces démonstrations aériennes époustouflantes, surtout pendant les périodes de migration au printemps et à l'automne.
Le bec sensoriel de 6,8 cm : Un outil de précision pour la chasse souterraine
Le bec de la Bécassine des marais est une merveille d'évolution. Mesurant environ 6,8 cm, soit près d'un quart de la longueur totale de l'oiseau, ce bec est un véritable outil de précision. Il est flexible à son extrémité et doté de nombreux récepteurs sensoriels.
Cette adaptation permet à la Bécassine de sonder le sol mou des marais à la recherche de vers, d'insectes et de petits crustacés, sa nourriture principale. Dans les prairies humides de la baie de Somme ou les tourbières du Jura, on peut observer ces oiseaux en train de sonder méthodiquement le sol à la recherche de proies.
La parade nuptiale à 50 mètres d'altitude : Un concert aérien unique
Au printemps, les mâles Bécassines des marais se livrent à une parade nuptiale spectaculaire appelée "chevrotement". Le mâle s'élève à environ 50 mètres d'altitude, puis plonge en piqué. L'air qui passe à travers ses rectrices externes étalées produit un son vibrant caractéristique, ressemblant à un bêlement de chèvre.
Ce concert aérien peut être entendu dans des sites de nidification comme les marais de Kaw en Guyane française, ou plus près de la métropole, dans les marais du Cotentin et du Bessin. Chaque mâle peut répéter ce manège jusqu'à 20 fois en une heure lors des pics d'activité au crépuscule et à l'aube.