Inflammation chronique : la clé de notre vieillissement accéléré (et comment y remédier)
L'inflammation est un processus naturel de défense de notre organisme, indispensable pour lutter contre les infections. Mais quand elle devient chronique, elle se transforme en véritable poison qui accélère notre vieillissement et favorise la plupart des maladies liées à l'âge. Découvrez pourquoi notre mode de vie moderne attise ce feu intérieur et surtout, les clés alimentaires pour l'éteindre.
L'inflammation, une réaction utile qui peut déraper
Rougeur, chaleur, gonflement... Les signes de l'inflammation sont des plus visibles lors d'une infection comme un rhume. Ils sont causés par l'action des globules blancs qui viennent attaquer les virus ou bactéries à coups de molécules agressives (radicaux libres, eau oxygénée...). Une réaction normale et bénéfique à court terme.
Le problème, c'est quand cette inflammation s'installe dans la durée, à bas bruit. Jour après jour, elle endommage nos vaisseaux, nos organes, nos tissus, accélérant leur vieillissement. Et elle ouvre la porte à la plupart des maladies chroniques : maladies cardiovasculaires, diabète, polyarthrite rhumatoïde, Alzheimer, cancers...
Notre alimentation moderne attise le feu
Le Dr Kurt Seirafi, pionnier de la nutrithérapie, pointe notre alimentation moderne comme principale responsable de cette inflammation chronique. En particulier, il met en cause :
- Les aliments "cramés" (viandes, poissons trop cuits) qui génèrent des molécules pro-inflammatoires
- L'excès de fer dans la viande rouge, qui est le minéral le plus pro-inflammatoire
- La leucine, un acide aminé très présent dans la viande, les produits laitiers et le maïs, qui active la voie pro-inflammatoire mTOR
- Les bactéries et endotoxines présentes dans la viande, même cuite
- Les acides gras saturés et oméga-6 pro-inflammatoires, en excès dans la viande d'animaux nourris au maïs
Résultat : après chaque repas, et surtout s'il est riche en produits animaux, on observe un pic d'inflammation qui met plusieurs heures à redescendre. Et comme on mange plusieurs fois par jour, notre organisme passe le plus clair de son temps dans cet état inflammatoire !
Les piliers d'une alimentation anti-inflammatoire
Pour ralentir ce "feu intérieur" qui nous consume, le Dr Seirafi recommande de :
1. Réduire la viande, surtout rouge
Réservez-la aux personnes qui ont vraiment besoin de fer et de zinc (femmes enceintes, enfants en croissance...). Choisissez alors de la viande de qualité (bio, à l'herbe...), et cuisez-la sans brûler. Pour la majorité d'entre nous, quelques occasions festives suffisent !
2. Privilégier les protéines végétales
Contrairement aux idées reçues, en associant céréales et légumineuses, on obtient des protéines complètes, sans les inconvénients des protéines animales. De quoi entretenir sa masse musculaire en limitant l'inflammation.
3. Miser sur les aliments anti-inflammatoires
Fruits, légumes, épices (curcuma...), thé vert, chocolat noir... De nombreux végétaux regorgent de molécules anti-inflammatoires (polyphénols...). À inclure sans modération dans nos menus quotidiens !
4. Rééquilibrer ses oméga
Oméga-3 (poissons gras, graines de lin, noix...) contre oméga-6 (huiles raffinées, viande...) : c'est l'équilibre entre ces deux familles d'acides gras qui détermine le caractère pro ou anti-inflammatoire de notre alimentation. Visons un rapport de 1 pour 5 max, contre 1 pour 15 actuellement !
Une alimentation anti-inflammatoire n'est pas un régime restrictif, mais un rééquilibrage de fond de notre façon de manger. En réduisant la part du "inflammatoire" pour laisser plus de place aux aliments qui apaisent l'inflammation, c'est tout notre organisme que nous aidons à mieux résister aux agressions et à ralentir son vieillissement. Une façon savoureuse de prendre soin de sa santé, sur le long terme !
Nos réponses à vos questions sur l'inflammation et l'alimentation
Peut-on mesurer son niveau d'inflammation ?
Oui, il existe des marqueurs sanguins de l'inflammation comme la CRP (protéine C réactive), l'IL-6 ou les endotoxines. Une prise de sang permet de les doser et d'évaluer son "niveau de base" d'inflammation.
Qu'en est-il des produits laitiers ?
Comme la viande, ils sont riches en leucine pro-inflammatoire. Mais certains produits fermentés comme les yaourts au lait cru contiennent aussi des bactéries anti-inflammatoires. A consommer avec modération donc, en privilégiant la qualité.
Doit-on forcément devenir végétarien ?
Non, une alimentation anti-inflammatoire n'exclut pas totalement la viande. Mais elle vise à rééquilibrer notre assiette en diminuant la part des aliments pro-inflammatoires et en augmentant celle des aliments protecteurs. Chacun trouve son juste équilibre en fonction de ses besoins et convictions personnelles.