"Peau de crocodile", bras qui grattent : les solutions de cette dermatologue contre la kératose pilaire
Vous avez les bras constamment recouverts de petits boutons, comme une "peau de crocodile" ? Pas de panique, vous souffrez très probablement d'une kératose pilaire. Cette affection cutanée bénigne touche 20% de la population, le plus souvent dès l'enfance. Si elle est sans danger, elle peut complexer au quotidien. La dermatologue Juliette nous explique comment l'identifier, et surtout comment s'en débarrasser durablement. Suivez le guide !
Qu'est-ce que la kératose pilaire ?
La kératose pilaire (KP) est une affection de la peau très fréquente, d'origine génétique. Elle se caractérise par une multitude de petits boutons, souvent sur :
- La face externe des bras
- Les cuisses
- Parfois les joues
Concrètement, il s'agit d'une accumulation excessive de kératine (protéine de la peau) qui va obstruer les follicules pileux, créant de petites papules :
- Les lésions forment des boutons un peu rugueux au toucher, d'aspect granuleux, comme une "chair de poule"
- Leur couleur varie du blanc au rouge, en cas d'inflammation du poil
- La peau tiraille et démange souvent, incitant à gratter et frottements qui aggravent les symptômes
Si la kératose pilaire n'a rien de grave médicalement, ses répercussions esthétiques et son inconfort peut réellement affecter la qualité de vie. D'où l'importance de bien la prendre en charge !
Pourquoi j'ai une kératose pilaire ?
La kératose pilaire est une maladie génétique. Si vos parents en souffrent, vous avez de grandes chances d'en avoir aussi. Elle survient le plus souvent dès l'enfance ou l'adolescence, avec parfois une amélioration spontanée à l'âge adulte.
On la retrouve très fréquemment associée à d'autres manifestations atopiques comme :
- L'eczéma
- L'asthme
- Le rhume des foins
- Des allergies diverses
La KP n'est ni contagieuse, ni liée à un manque d'hygiène. Son origine est purement génétique, on ne peut donc pas "l'attraper" au contact d'une autre personne. Un soulagement pour ceux qui en souffrent !
Les bons réflexes selon la dermatologue pour atténuer la kératose pilaire
Si on ne guérit pas définitivement d'une kératose pilaire, on peut largement atténuer ses symptômes avec une bonne routine de soins. Les conseils de Juliette :
- Hydrater intensément. Le meilleur allié contre la KP, c'est l'hydratation ! Choisissez des crèmes très riches en urée (au moins 30%), en acide lactique ou en acide glycolique. Ces actifs vont dissoudre l'excès de kératine et adoucir la peau. À appliquer 1 à 2 fois par jour sur les zones concernées.
- Bannir les gommages. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, frotter les boutons n'aide pas ! Au contraire, cela irrite et épaissit la peau qui produit alors encore plus de kératine. Bannissez les exfoliants physiques (gommages, loofahs...) trop agressifs.
- Éviter les douches brûlantes. Une eau trop chaude et des produits décapants (savons, gels moussants...) assèchent et fragilisent la barrière cutanée. Préférez une eau tiède et des nettoyants doux, sans savon. Séchez en tamponnant, sans frotter.
- Maximiser l'hydratation interne. Une peau bien hydratée commence de l'intérieur ! Buvez au moins 1,5L d'eau par jour, mangez des aliments riches en acides gras (poissons gras, oléagineux, avocat...) et en vitamines (fruits, légumes). De précieux alliés contre la sécheresse cutanée.
- En cas d'inflammation, consulter. Si les boutons sont très rouges, s'ils démangent ou s'infectent, un traitement médical s'impose. Votre dermatologue pourra prescrire un combo antibiotique locale + kératolytique (type rétinoïdes) pour calmer l'inflammation et réguler la kératinisation. Un soulagement efficace !
Avec ces nouveaux réflexes, vous devriez rapidement voir une nette amélioration de votre kératose pilaire. Votre peau sera plus douce, les boutons moins visibles, les sensations d'inconfort atténuées. De quoi ne plus appréhender l'été et les manches courtes !
N'oubliez pas que la régularité sera la clé du succès. Les soins hydratants doivent s'utiliser au quotidien et sur le long terme, pour contrer la tendance naturelle de votre peau à sur-produire de la kératine. Mais avec un peu de patience et de persévérance, vous réussirez à garder le contrôle sur votre KP. Fini le "bras de crocodile", place à une peau toute douce !
Nos réponses à vos questions sur la kératose pilaire
La kératose pilaire peut-elle s'étendre sur d'autres parties du corps ?
Bien que les localisations les plus fréquentes soient les bras, les cuisses et les joues, la KP peut aussi toucher les fesses et le dos. Plus rarement, elle peut apparaître sur le cuir chevelu, le décolleté ou les zones de frottement comme les aisselles et l'aine. Mais rassurez-vous, elle n'atteint jamais les muqueuses (bouche, nez, parties génitales...). Et elle ne s'étend pas, une fois installée dans une zone.
Mes enfants risquent-ils d'avoir une kératose pilaire ?
Si vous-même ou le père de vos enfants souffrez de kératose pilaire, il y a en effet un risque génétique qu'ils en développent aussi. Mais ce n'est pas automatique ! Tout dépendra de la combinaison des gènes transmis. Si vous repérez de petits boutons rugueux sur leur peau, orientez-les rapidement vers un traitement adapté pour limiter l'évolution. Avec une prise en charge précoce, la gêne sera moindre.
Que faire si aucun soin ne semble fonctionner sur ma kératose pilaire ?
Si malgré une bonne routine de soins quotidiens, vous ne constatez aucune amélioration de votre KP après 3 mois, il peut être judicieux de consulter un dermatologue. Il pourra vérifier qu'il s'agit bien d'une kératose pilaire et non d'une autre affection proche (ichtyose, folliculite...) et surtout, vous prescrire des traitements plus ciblés pour vous soulager (kératolytiques, anti-inflammatoires...). Parfois, un œil expert peut faire toute la différence !