5 aliments insoupçonnés qui aggravent les maladies auto-immunes

Vous souffrez d'une maladie auto-immune comme la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, le psoriasis ou la sclérose en plaques ? Saviez-vous que certains aliments, en apparence anodins, peuvent considérablement aggraver vos symptômes ? Décryptage de ce lien méconnu entre intestin et auto-immunité, et conseils pour rééquilibrer son assiette.

L'auto-immunité, ou quand notre système de défense déraille

Les maladies auto-immunes, un vaste sujet qui concerne plus de 80 pathologies différentes et des millions de patients. Mais au fait, qu'est-ce qui se cache derrière ce terme barbare ?

Notre système immunitaire nous attaque

Normalement, notre système immunitaire nous protège en combattant les virus, bactéries et autres envahisseurs. Mais il arrive qu'il perde la boussole et se mette à attaquer nos propres cellules, les prenant pour des ennemis. C'est le principe de l'auto-immunité.

L'inflammation, le moteur de l'auto-immunité

Cette erreur de jugement de notre système de défense va déclencher une réaction inflammatoire exagérée et chronique. Cette inflammation peut toucher différents organes et tissus : articulations (polyarthrite rhumatoïde), peau (psoriasis), intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique), thyroïde (Hashimoto)...

Le lien (trop) méconnu entre intestin et auto-immunité

On connaît de mieux en mieux les facteurs déclencheurs des maladies auto-immunes : prédispositions génétiques, infections, toxiques, stress... Mais un acteur central est souvent oublié : notre intestin !

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L'intestin "passoire", le terrain de jeu des maladies auto-immunes

Un constat troublant : tous les patients atteints de maladie auto-immune présentent une hyperperméabilité intestinale. En clair, leur muqueuse digestive est trouée comme une passoire, laissant passer dans le sang des substances toxiques (bactéries, virus, protéines alimentaires mal digérées...).

Un système immunitaire en alerte maximale

Ces intrus qui passent la barrière intestinale vont surexciter notre système immunitaire, déjà aux aguets. Face à cet "ennemi" permanent, il va s'emballer et attaquer nos propres tissus par erreur. Un cercle vicieux inflammatoire et auto-immun s'installe...

5 catégories d'aliments à bannir d'urgence

Premier réflexe pour enrayer ce cercle vicieux : identifier et éliminer les aliments qui irritent l'intestin et attisent l'inflammation. En tête de liste, on retrouve :

  1. Les céréales riches en gluten (blé, seigle, orge) : le gluten augmente la perméabilité intestinale et active notre système immunitaire. Il est souvent impliqué dans la maladie cœliaque, mais aussi dans la thyroïdite de Hashimoto.
  2. Les produits laitiers : le lactose (sucre du lait) peut être mal digéré, les caséines (protéines) ont un fort pouvoir inflammatoire, sans parler des acides gras pro-inflammatoires et des polluants qui s'y concentrent !
  3. Les aliments riches en lectines (légumineuses, tomates, aubergines...) : ces protéines de défense des végétaux peuvent irriter la paroi intestinale et passer dans le sang, déclenchant une réaction auto-immune.
  4. Les œufs : le blanc contient un enzyme (le lysozyme) qui peut "mime" certaines de nos protéines et induire une réponse auto-immune. Mieux vaut les limiter en cas de maladie auto-immune active.
  5. Les huiles végétales riches en oméga-6 (tournesol, arachide, soja...), surtout chauffées : ces acides gras déséquilibrent la balance inflammatoire de l'organisme. Préférez les matières grasses brutes et riches en oméga-3 (colza, noix, poisson gras...).

Bien sûr, chaque personne réagit différemment à ces aliments. Un bilan allergologique et des tests d'éviction vous aideront à identifier VOS déclencheurs spécifiques. L'accompagnement d'un professionnel de santé est recommandé pour ne pas créer de carences.

La clé pour "réparer" son intestin : la diète auto-immune

Pour apaiser durablement son système immunitaire, il ne suffit pas de bannir les irritants. Il faut aussi reconstruire activement la barrière intestinale :

  • En nourrissant sa flore avec des fibres végétales douces, des prébiotiques et des probiotiques naturels (légumes lactofermentés, kéfir, kombucha...)
  • En reconstituant le "ciment" de la muqueuse grâce à des bouillons d'os, riches en collagène, glycine et glutamine
  • En privilégiant les aliments anti-inflammatoires (curcuma, gingembre, oméga-3, baies, chou, brocoli...)

C'est tout le principe de la diète auto-immune (AIP), un protocole nutritionnel en deux phases : d'abord l'éviction des aliments "suspects", puis la réintroduction progressive et contrôlée. Une approche qui améliore grandement les symptômes de nombreuses maladies auto-immunes.

Nos réponses à vos questions sur maladies auto-immunes et alimentation

Dois-je bannir définitivement gluten et produits laitiers ?

Cela dépend de votre sensibilité individuelle et du stade de votre maladie. L'idéal est de les supprimer un temps (au moins 3 mois), puis de les réintroduire progressivement, en observant vos symptômes. Certains arrivent à les tolérer en petite quantité, d'autres doivent les éviter complètement.

Quels sont les aliments anti-inflammatoires à privilégier ?

Misez sur les légumes (surtout crucifères, alliacées et feuilles vertes), les fruits rouges, les épices (curcuma, gingembre, cannelle...), les acides gras oméga-3 (petits poissons gras, graines de lin, chanvre, chia...), et les aliments fermentés naturels. De quoi calmer le feu inflammatoire !

Peut-on guérir d'une maladie auto-immune grâce à l'alimentation ?

Malheureusement, on ne guérit pas d'une maladie auto-immune, on apprend à vivre avec. Mais en adoptant une alimentation sur-mesure et anti-inflammatoire, on peut considérablement réduire les poussées et les symptômes, et retrouver une bien meilleure qualité de vie. La nutrition est une alliée santé incontournable !

Faut-il prendre des compléments alimentaires quand on a une maladie auto-immune ?

Certains nutriments sont souvent déficitaires en cas de maladie auto-immune : vitamine D, zinc, magnésium, oméga-3, glutamine... Une supplémentation personnalisée (après un bilan sanguin) peut être intéressante, en complément d'une alimentation repensée. Mais gare au piège du "tout supplément" !