Ostéoporose : et si la solution se trouvait au fond de votre verre de lait ?
Alors que l'espérance de vie ne cesse d'augmenter, une menace silencieuse guette les os de nos aînés : l'ostéoporose. Cette maladie, qui fragilise le squelette, touche des millions de seniors à travers le monde. Face à ce défi de santé publique, deux nutriments font l'objet d'une attention particulière : le calcium et la vitamine D. Mais que sait-on réellement de leur rôle dans la prévention et le traitement de l'ostéoporose ? Des découvertes récentes apportent un éclairage nouveau sur cette question, remettant en cause certaines idées reçues.
Le duo calcium-vitamine D : piliers de la santé osseuse
Le calcium est le principal constituant minéral de l'os, lui conférant sa solidité. La vitamine D, quant à elle, joue un rôle crucial dans l'absorption intestinale du calcium et son incorporation dans l'os. Ensemble, ces deux nutriments forment un duo indispensable au maintien de la masse osseuse.
Une étude publiée dans le New England Journal of Medicine a mis en évidence une réduction significative du risque de fractures chez les seniors supplémentés en calcium et vitamine D. Les chercheurs ont observé une diminution de 30% des fractures de la hanche chez les participants ayant reçu une supplémentation quotidienne pendant trois ans.
Cependant, la question des doses optimales fait débat. Les recommandations varient selon les pays et les organismes de santé. En France, l'ANSES préconise un apport quotidien de 1000 à 1200 mg de calcium et 800 à 1000 UI de vitamine D pour les personnes âgées de plus de 65 ans.
Sources alimentaires : privilégier l'assiette à la pilule ?
Les experts s'accordent à dire que les apports en calcium et vitamine D doivent provenir en priorité de l'alimentation. Les produits laitiers constituent la principale source de calcium dans notre régime occidental. Une étude publiée dans Osteoporosis International a montré qu'une consommation régulière de produits laitiers était associée à une meilleure densité osseuse chez les seniors.
Pour la vitamine D, les sources alimentaires sont plus limitées. Les poissons gras (saumon, maquereau, sardine) en sont particulièrement riches. Certains aliments fortifiés, comme les yaourts ou les céréales pour petit-déjeuner, peuvent également contribuer aux apports.
Toutefois, la synthèse cutanée sous l'effet des rayons UV reste la principale source de vitamine D pour l'organisme. Avec l'âge, cette capacité de synthèse diminue, rendant les seniors plus vulnérables aux carences. Une étude parue dans le Journal of the American Geriatrics Society a révélé qu'une exposition solaire modérée (15 à 20 minutes par jour) permettait d'améliorer significativement le statut en vitamine D des personnes âgées.
La supplémentation : nécessité ou excès de prudence ?
Malgré l'importance d'une alimentation équilibrée, de nombreux seniors peinent à atteindre les apports recommandés en calcium et vitamine D par la seule voie alimentaire. La supplémentation peut alors s'avérer nécessaire, mais elle soulève des questions.
Une méta-analyse publiée dans le British Medical Journal a conclu que la supplémentation en calcium seul n'avait qu'un effet marginal sur le risque de fracture. En revanche, l'association calcium-vitamine D semblait plus efficace, en particulier chez les personnes institutionnalisées ou présentant un risque élevé d'ostéoporose.
La sécurité de la supplémentation à long terme fait également débat. Certaines études ont suggéré un risque accru de calculs rénaux ou de maladies cardiovasculaires avec des apports excessifs en calcium. Pour la vitamine D, le risque de surdosage est faible, mais des cas d'intoxication ont été rapportés avec des doses très élevées.