Pourquoi certains patients d'ostéoporose se tournent vers des méthodes surprenantes
Face à l'ostéoporose, maladie silencieuse qui fragilise les os de millions de personnes à travers le monde, la médecine conventionnelle propose des traitements éprouvés. Cependant, un nombre croissant de patients se tournent vers des approches complémentaires, en quête de solutions plus naturelles ou moins invasives.
Parmi elles, l'acupuncture et le tai-chi suscitent un intérêt particulier. Mais que sait-on réellement de l'efficacité de ces pratiques ancestrales contre l'ostéoporose ? Des études récentes apportent un éclairage nouveau sur ces thérapies alternatives, bousculant certaines idées reçues sur la prise en charge de cette pathologie.
L'acupuncture : des aiguilles contre la fragilité osseuse ?
L'acupuncture, technique issue de la médecine traditionnelle chinoise, repose sur la stimulation de points spécifiques du corps à l'aide de fines aiguilles. Son utilisation dans le traitement de l'ostéoporose fait l'objet d'un intérêt croissant de la part de la communauté scientifique.
Une étude publiée dans le journal Osteoporosis International a examiné l'effet de l'acupuncture sur la densité minérale osseuse de femmes ménopausées atteintes d'ostéoporose. Après 6 mois de traitement, les chercheurs ont observé une amélioration significative de la densité osseuse au niveau de la colonne vertébrale et de la hanche chez les participantes ayant reçu des séances d'acupuncture, comparativement au groupe contrôle.
Les mécanismes d'action de l'acupuncture sur le métabolisme osseux restent encore mal compris. Certains chercheurs suggèrent que la stimulation par les aiguilles pourrait moduler la production de certaines hormones impliquées dans le remodelage osseux. Une étude publiée dans le Journal of Traditional Chinese Medicine a mis en évidence une augmentation des taux sériques d'ostéocalcine, un marqueur de la formation osseuse, chez des patients traités par acupuncture.
Le tai-chi : l'art martial doux au service de la santé osseuse
Le tai-chi, discipline alliant mouvements lents et méditation, gagne en popularité comme approche complémentaire dans la prise en charge de l'ostéoporose. Son impact sur la santé osseuse a fait l'objet de plusieurs études scientifiques.
Une méta-analyse publiée dans le journal PLOS ONE a compilé les résultats de 20 essais cliniques portant sur l'effet du tai-chi sur la densité minérale osseuse. Les chercheurs ont conclu à un effet positif modéré mais significatif de cette pratique sur la densité osseuse, particulièrement au niveau de la colonne vertébrale et de la hanche.
Au-delà de son impact direct sur la densité osseuse, le tai-chi présente d'autres bénéfices pertinents pour les personnes atteintes d'ostéoporose. Une étude parue dans le Journal of the American Geriatrics Society a démontré que la pratique régulière du tai-chi améliorait l'équilibre et réduisait le risque de chutes chez les seniors, un facteur crucial dans la prévention des fractures ostéoporotiques.
3 Autres approches prometteuses
D'autres thérapies alternatives font l'objet de recherches dans le cadre de la prise en charge de l'ostéoporose :
1. La phytothérapie : Certaines plantes comme le prêle des champs, riche en silice, ou le kudzu, contenant des phytoestrogènes, sont étudiées pour leurs potentiels effets bénéfiques sur la santé osseuse. Une étude publiée dans le journal Menopause a montré qu'une supplémentation en extrait de kudzu améliorait la densité minérale osseuse chez des femmes ménopausées.
2. La thérapie par vibrations : Cette technique, qui consiste à exposer le corps à des vibrations mécaniques de basse amplitude et haute fréquence, suscite un intérêt croissant. Une recherche parue dans Bone a mis en évidence une augmentation de la densité osseuse chez des femmes ménopausées soumises à des séances régulières de thérapie par vibrations.
3. Le yoga : Bien que moins étudié que le tai-chi dans le contexte de l'ostéoporose, le yoga pourrait offrir des bénéfices similaires. Une étude pilote publiée dans Topics in Geriatric Rehabilitation a suggéré que la pratique régulière du yoga pouvait améliorer la densité osseuse chez les personnes atteintes d'ostéopénie, stade précurseur de l'ostéoporose.