Intestin irritable, allergies, fatigue : et si c'était une intolérance au gluten ?
Ballonnements, fatigue, maux de tête... Et si c'était le gluten ? Voici comment le savoir
Vous souffrez de troubles digestifs et de symptômes inexpliqués comme une fatigue chronique, de l'anxiété ou des douleurs articulaires ? Vous avez peut-être une sensibilité au gluten non cœliaque (SGNC). Cette intolérance au gluten, distincte de la maladie cœliaque et de l'allergie au blé, concernerait jusqu'à 13% de la population selon les dernières estimations. Pourtant, elle reste encore mal connue et difficile à diagnostiquer en l'absence de test fiable. On fait le point sur cette affection émergente.
Sensibilité au gluten non cœliaque : de quoi parle-t-on exactement ?
La SGNC est une intolérance au gluten se manifestant par divers symptômes digestifs et extra-digestifs, qui régressent avec la suppression du gluten alimentaire et réapparaissent à sa réintroduction. Contrairement à la maladie cœliaque, elle ne provoque pas de lésions de la paroi intestinale ni d'anticorps spécifiques détectables. Son mécanisme reste encore mal compris : il semblerait que le gluten déclenche une réaction immunitaire non spécifique, sans l'intervention des lymphocytes comme dans la cœliaque.
Les 12 principaux symptômes évocateurs de la SGNC
Les manifestations digestives sont au premier plan, survenant rapidement après l'ingestion de gluten :
- Ballonnements et douleurs abdominales
- Diarrhée ou constipation
- Douleurs épigastriques (autour de l'estomac)
- Nausées et reflux gastro-œsophagien
D'autres symptômes fréquents, souvent négligés, doivent attirer l'attention :
- Fatigue chronique inexpliquée
- Maux de tête et "brouillard cérébral"
- Douleurs articulaires et musculaires
- Troubles de l'humeur (anxiété, irritabilité...)
- Anémie ou carences en nutriments
La SGNC est aussi souvent associée (47% des cas) au syndrome de l'intestin irritable, à des intolérances alimentaires (35%) ou à des allergies (22%).
Comment détecter une sensibilité au gluten non cœliaque ?
En l'absence de biomarqueur spécifique, le diagnostic de la SGNC repose sur un faisceau d'arguments cliniques :
- L'ingestion de gluten provoque rapidement des symptômes digestifs et/ou extra-digestifs
- Ces symptômes disparaissent avec le régime sans gluten (strict ou non)
- La réintroduction du gluten entraîne la réapparition des troubles
- La maladie cœliaque et l'allergie au blé ont été éliminées par des tests
La réponse au régime sans gluten constitue donc la clé du diagnostic, et doit être testée au minimum plusieurs semaines. Selon les cas, l'éviction du gluten devra être définitive ou juste transitoire le temps de rééquilibrer le microbiote intestinal.
Nos réponses à vos questions sur la sensibilité au gluten
Dois-je arrêter le gluten au moindre trouble digestif ?
NON. Tous les ballonnements ou douleurs abdominales ne sont pas dus au gluten. Il faut d'abord éliminer les autres causes fréquentes (stress, déséquilibre alimentaire...) et ne tester le régime sans gluten qu'en cas de symptômes persistants et invalidants.
Peut-on guérir d'une SGNC ?
OUI, dans certains cas. Si elle fait suite à des troubles digestifs, la SGNC peut parfois n'être que transitoire. Après quelques mois sans gluten, la digestion se rééquilibre et une réintroduction progressive est possible sans déclencher de symptômes.
Quel régime adopter quand on est sensible au gluten ?
Tout dépend de votre degré de sensibilité. Si les troubles sont sévères et que le gluten doit être supprimé à long terme, mieux vaut suivre un régime strict en éliminant la moindre trace. Si la sensibilité est modérée, on peut juste réduire les quantités sans devenir obsessionnel.