Votre soda light sabote-t-il votre testostérone ? Une étude inquiétante
Une canette de soda light par jour suffirait-elle à réduire la production de testostérone ?
C'est ce que suggère une étude récente sur les effets de l'aspartame chez les rongeurs. Bien que controversés, ces résultats soulèvent des questions sur l'innocuité de cet édulcorant très répandu. Décryptage des principaux enseignements de cette recherche qui bouscule nos certitudes sur un additif omniprésent dans notre alimentation.
Des effets inquiétants observés même à faible dose
L'étude publiée en 2020 a testé différentes doses d'aspartame sur des souris. Même à faible dose, équivalente à 1-2 canettes de soda light par jour chez l'humain, des effets néfastes ont été constatés. Les chercheurs ont observé une baisse de 6,4% du taux de testostérone et de 9% du nombre de spermatozoïdes.
Le stress oxydatif dans les testicules a également augmenté de 48%. Ces résultats suggèrent que l'aspartame pourrait affecter la fertilité masculine, même en quantité modérée. Les effets étaient encore plus marqués à doses plus élevées, avec jusqu'à 26% de baisse de testostérone.
Des mécanismes d'action encore mal compris
Les chercheurs ont émis l'hypothèse que l'aspartame pourrait générer un stress oxydatif dans les testicules, perturbant ainsi leur fonctionnement. Une piste évoquée est la métabolisation de l'aspartame en méthanol dans l'organisme. Le méthanol est un composé toxique bien connu.
Une canette de soda light contiendrait environ 22 mg de méthanol, soit près des deux tiers de la dose journalière maximale recommandée par l'EPA américaine. Cependant, les mécanismes exacts restent à élucider et nécessitent des recherches complémentaires.
Des résultats à confirmer chez l'homme
Cette étude ayant été réalisée sur des rongeurs, ses conclusions ne peuvent être directement transposées à l'homme. Néanmoins, elle fournit des pistes sérieuses sur de potentiels effets néfastes de l'aspartame. Malheureusement, pour des raisons éthiques, il est peu probable que des essais cliniques soient menés chez l'humain pour confirmer ces résultats. Les chercheurs appellent donc à la prudence et à davantage d'études sur le sujet.
En attendant, ils recommandent de limiter sa consommation d'aspartame par précaution.
Un débat qui dépasse la simple comparaison avec le sucre
Les défenseurs de l'aspartame arguent souvent que les sodas light sont préférables aux sodas sucrés. Mais ce n'est pas la vraie question selon les auteurs de l'étude. L'enjeu est de déterminer si l'aspartame est réellement sûr et sain à long terme.
Or les données manquent encore pour répondre définitivement. Face à cette incertitude, le principe de précaution devrait primer. Plutôt que de comparer l'aspartame au sucre, il faudrait évaluer ses effets propres sur la santé.
Cette étude ouvre la voie à un questionnement plus large sur la sécurité des édulcorants artificiels. L'aspartame, très présent dans notre alimentation, pourrait avoir des effets insoupçonnés sur la fertilité masculine. Bien que les résultats restent à confirmer chez l'homme, cette étude invite à la prudence. Elle souligne la nécessité de recherches approfondies sur les édulcorants artificiels, au-delà de la simple comparaison avec le sucre.